拍品专文
Dessinateur, graveur et peintre, Philippe Cognée appartient à la génération d’artistes qui, au cours des années 1980-1990, proposent de retourner à la peinture lorsque celle-ci est quelque peu délaissée par les acteurs institutionnels. Formé aux Beaux-Arts de Nantes, lauréat du Prix de Rome en 1991, Cognée a gagné sa reconnaissance en se penchant avec singularité sur des vues et paysages a priori anodins. En les représentant, les fusionnant et les déformant, il y décèle des questionnements insoupçonnés.
En effet, l’artiste interroge notre rapport à l’image dans une société qui s’avère être de plus en plus visuelle. Son choix de médium – la peinture – permet de mettre en perspective des thèmes qui ne recherchent ni le spectaculaire, ni l’inédit. New York, des bottes de pluie ou encore une vanité florale sont ici les sujets choisis par le peintre pour nous amener dans son paradigme esthétique : celui d’une société de consommation où les objets et l’architecture des bâtiments que nous croisons font partie intégrante de nos quotidiens sans pour autant en devenir les protagonistes.
La technique de Philippe Cognée illustre son propos : il photographie ou filme ses sujets pour finalement les utiliser comme modèles à peindre. C’est par bribes, bouts et assemblages que l’artiste construit son œuvre et tire l’originalité de chaque toile. Utilisateur de Google Street comme réserve d’images quasi-infinie, Cognée est à l’affut de vues insoupçonnées et souvent familières à mélanger et déformer.
Cette déformation, propre à son travail, passe aussi par sa pratique picturale : Philippe Cognée utilise de la peinture à l’encaustique, assortiment de pigments et de cire d’abeille, technique usitée pour les portraits funéraires pendant l’antiquité romaine. Une fois cette couche appliquée sur la toile ou le bois, le peintre la recouvre d’un film plastique et vient la chauffer grâce à un fer à repasser. La cire fondant et s’étalant, et les traits se déformant et se floutant, la plastique singulière des œuvres de Philippe Cognée se donne enfin à voir.
Designer, engraver and painter, Philippe Cognée belongs to a generation of artists who, during the years 1980-1990, returned to painting at a time when it was somewhat neglected by institutional actors. Trained at the Beaux-Arts of Nantes, winner of the Prix de Rome in 1991, Cognée gained his recognition by focusing with singularity on views and landscapes that are seemingly trivial. By representing them, merging them and deforming them, he reveals unsuspected questions.
Indeed, the artist questions our relationship to image in a society that turns out to be more and more visual. His choice of medium —painting —allows us to put into perspective themes that seek neither the spectacular nor the original. New York, rain boots or even a floral vanity are here the subjects chosen by the painter to bring us into his aesthetic paradigm: that of a consumer society where the objects and the architecture of the buildings that we meet are an integral part of our daily lives without becoming actual protagonists.
Philippe Cognée's technique illustrates his point: he photographs or films his subjects and finally uses them as models to paint. It is in bits, pieces and assemblages that the artist constructs his work and draws the originality of each canvas. A user of Google Street as an almost infinite storehouse of images, Cognée is on the lookout for unsuspected views that are often familiar to mix up and distort.
This deformation, specific to his work, also involves his pictorial practice: Philippe Cognée uses encaustic paint, an assortment of pigments and beeswax, a technique used for funeral portraits during Roman antiquity. Once this layer has been applied to the canvas or wood, the painter covers it with plastic film and heats it with an iron. When the wax melts and spreads, and the features are deformed and blurred, the singular plasticity of Philippe Cognée's works is finally visible.
En effet, l’artiste interroge notre rapport à l’image dans une société qui s’avère être de plus en plus visuelle. Son choix de médium – la peinture – permet de mettre en perspective des thèmes qui ne recherchent ni le spectaculaire, ni l’inédit. New York, des bottes de pluie ou encore une vanité florale sont ici les sujets choisis par le peintre pour nous amener dans son paradigme esthétique : celui d’une société de consommation où les objets et l’architecture des bâtiments que nous croisons font partie intégrante de nos quotidiens sans pour autant en devenir les protagonistes.
La technique de Philippe Cognée illustre son propos : il photographie ou filme ses sujets pour finalement les utiliser comme modèles à peindre. C’est par bribes, bouts et assemblages que l’artiste construit son œuvre et tire l’originalité de chaque toile. Utilisateur de Google Street comme réserve d’images quasi-infinie, Cognée est à l’affut de vues insoupçonnées et souvent familières à mélanger et déformer.
Cette déformation, propre à son travail, passe aussi par sa pratique picturale : Philippe Cognée utilise de la peinture à l’encaustique, assortiment de pigments et de cire d’abeille, technique usitée pour les portraits funéraires pendant l’antiquité romaine. Une fois cette couche appliquée sur la toile ou le bois, le peintre la recouvre d’un film plastique et vient la chauffer grâce à un fer à repasser. La cire fondant et s’étalant, et les traits se déformant et se floutant, la plastique singulière des œuvres de Philippe Cognée se donne enfin à voir.
Designer, engraver and painter, Philippe Cognée belongs to a generation of artists who, during the years 1980-1990, returned to painting at a time when it was somewhat neglected by institutional actors. Trained at the Beaux-Arts of Nantes, winner of the Prix de Rome in 1991, Cognée gained his recognition by focusing with singularity on views and landscapes that are seemingly trivial. By representing them, merging them and deforming them, he reveals unsuspected questions.
Indeed, the artist questions our relationship to image in a society that turns out to be more and more visual. His choice of medium —painting —allows us to put into perspective themes that seek neither the spectacular nor the original. New York, rain boots or even a floral vanity are here the subjects chosen by the painter to bring us into his aesthetic paradigm: that of a consumer society where the objects and the architecture of the buildings that we meet are an integral part of our daily lives without becoming actual protagonists.
Philippe Cognée's technique illustrates his point: he photographs or films his subjects and finally uses them as models to paint. It is in bits, pieces and assemblages that the artist constructs his work and draws the originality of each canvas. A user of Google Street as an almost infinite storehouse of images, Cognée is on the lookout for unsuspected views that are often familiar to mix up and distort.
This deformation, specific to his work, also involves his pictorial practice: Philippe Cognée uses encaustic paint, an assortment of pigments and beeswax, a technique used for funeral portraits during Roman antiquity. Once this layer has been applied to the canvas or wood, the painter covers it with plastic film and heats it with an iron. When the wax melts and spreads, and the features are deformed and blurred, the singular plasticity of Philippe Cognée's works is finally visible.