Jean Paul Riopelle (1923-2002)
Jean Paul Riopelle (1923-2002)
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Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … 显示更多
Jean Paul Riopelle (1923-2002)

Composition

细节
Jean Paul Riopelle (1923-2002)
Composition
signé et daté 'Riopelle 49' (en bas à gauche)
huile sur toile
96.5 x 129.5 cm.
Peint en 1949

signed and dated ' Riopelle 49' (lower left)
oil on canvas
38 x 51 in.
Painted in 1949
来源
Gimpel Fils, Londres.
Collection Y. Truffert, France (acquis dans les années 1960).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
展览
New York, Metropolitan Museum of Art, Summer Loan Exhibition, Paintings from private collections, juillet-septembre 1967.
注意事项
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent. This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.

荣誉呈献

Antoine Lebouteiller
Antoine Lebouteiller Head of Department

拍品专文

L’authenticité de cette œuvre a été confirmée par Madame Yseult Riopelle.

« Alors, quand les gens parlent à ton propos de sentiment de l'espace, c'est faux ?
- Non, mais ça n'a rien à faire avec la nature canadienne. Je ne suis pas le peintre des forêts vierges, des prairies à l'infini...
- Soit. Mais ce sentiment de l'espace, alors, tu le trouves dans...
- ... Une feuille d'arbre.
- Une feuille ?
- Ca suffit, hein ? C'est toute la forêt. Le tout, c'est de la voir. Ma conception, ce n'est pas l'abstraction, c'est d'aller vers ça d'un geste libre [...], d'essayer de comprendre ce qu'est la Nature, à partir non pas de la destruction de la Nature, mais vers le monde. »

- Jean-Paul Riopelle et Pierre Schneider

"So, when people talk about you having a sense of space, is that not true?
- No, but it has nothing to do with Canadian nature. I'm not the painter of virgin forests, of endless prairies...
- So be it. But this feeling of space, then, you find it in...
- ... The leaf of a tree.
- A leaf?
- That's enough, isn't it? It's the whole forest. The point is to see it.
My conception is not abstraction, it's going towards it with a free gesture [...], to try to understand what Nature is all about, not from the destruction of Nature, but towards the world.

- Jean-Paul Riopelle and Pierre Schneider


Peint en 1949 et conservé dans une collection privée depuis les années 1960, Composition est une œuvre emblématique du moment décisif que représente l’immédiat après-guerre pour Jean Paul Riopelle. Elle coïncide en effet avec l’arrivée du peintre en France en décembre 1948 et l’abandon définitif de toute référence figurative dans ses œuvres. Travaillée dans une pâte particulièrement dense, Composition offre ainsi le spectacle d’un patchwork éblouissant de couleurs – jaunes d’or, bleus glacés, verts sombres et forestiers, blanc laiteux et rouges bruns – entremêlées les unes aux autres en de courtes touches rapprochées que viennent zébrer d’impétueux drippings. Peintures autant que sculptures tant leur surface est riche de matière – le critique Patrick Waldberg les appelle ainsi « sculptures à l’huile » (Y. Riopelle, Jean Paul Riopelle. Catalogue raisonné 1939-1953. Tome 1, Montréal, 1999, p. 89), les œuvres de cette époque charnière sont réalisées en appliquant le tube de peinture directement sur la toile, non pas par le bout mais par le milieu, éventrés, déversant leur pâte épaisse et onctueuse sur la surface du tableau. La richesse chromatique de ces toiles fera dire à l’historien Pierre Descargues qu’« on croirait une catastrophe heureuse ; celle d’un camion de tubes de couleurs écrasé par une bombe » (Y. Riopelle, ibid., p. 89).

Le parallèle souvent établi entre le travail de Riopelle et les recherches menées à New York au même moment par les peintres de l'Expressionnisme Abstrait (en particulier Jackson Pollock) trouve dans Composition une illustration emblématique. L'usage du dripping chez Riopelle ne sert toutefois pas les mêmes intentions que chez Pollock. Si ce dernier dépose la toile au sol et s'engage physiquement sur elle, Riopelle la maintient quant à lui sur le chevalet, montrant par-là que son œuvre n'est pas une abstraction débridée sans autre but que le geste lui-même, mais davantage une utilisation du cadre de la peinture pour traduire sur la toile, non pas l'apparence des choses, mais leur signification et les impressions qu'elles engendrent. Car la nature n'est jamais absente du processus créatif à l'œuvre dans les toiles de Riopelle. C'est ainsi dès lors qu'il faut comprendre le peintre lorsqu'il refuse de définir sa peinture comme abstraite : "Abstrait: 'abstrait', 'tirer de', 'faire venir de'... Ma démarche est inverse. Je ne tire pas de la Nature, je vais vers la Nature. " (M. Waldberg in Y. Riopelle, Jean-Paul Riopelle Catalogue raisonné, 1939-1953 Tome I, Montréal, 1999, p. 23).

Painted in 1949 and kept in a private collection since the 1960s, Composition is a work emblematic of the decisive moment that the immediate post-war period represents for Jean-Paul Riopelle. It coincides with the painter's arrival in France in December 1948 and the definitive termination of all figurative references in his works.
Conceived in a particularly dense paste, Composition offers the spectacle of a dazzling patchwork of colours — golden yellows, icy blues, dark and forest greens, milky whites and brown reds — intermingled with each other in short, closely spaced strokes that are dotted with impetuous drippings. Paintings as much as sculptures, so rich in substances is their surface that critic Patrick Waldberg calls them “sculptures in oil” (Y. Riopelle, Jean Paul Riopelle. Catalogue raisonné 1939-1953. Tome 1, Montréal, 1999, p. 89), the works of this pivotal period were produced by applying the tube of paint directly to the canvas, not from the end but from the middle, disembowelled, pouring thick and unctuous paste onto the surface of the painting. The chromatic richness of these canvases made historian Pierre Descargues say that “one would think it was a happy catastrophe; that of a lorryload of tubes of colour crushed by a bomb” (Y. Riopelle, ibid., p. 89).

The parallel often drawn between Riopelle's work and the research carried out in New York at the same time by the painters of Abstract Expressionism (in particular Jackson Pollock) finds an emblematic illustration in Composition. However, Riopelle's use of dripping does not serve the same purpose as Pollock's. Whereas Pollock places the canvas on the ground and physically engages with it, Riopelle keeps it on the easel, showing that his work is not an unbridled abstraction with no other aim than the gesture itself, but rather a use of the painting frame to be translated onto the canvas, not the appearance of things, but their meaning and the impressions they generate.
For nature is never absent from the creative process at work in Riopelle's works. This is how the painter should be understood when he refuses to define his painting as abstract: “Abstract: 'abstract', 'to draw from', 'to bring from'... My approach is the opposite. I do not draw from Nature, I go towards Nature.” (M. Waldberg in Y. Riopelle, Jean-Paul Riopelle Catalogue raisonné, 1939-1953 Tome I, Montréal, 1999, p. 23).

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