拍品专文
The extremely refined design and quality of this pair of candlesticks reflects the taste for sophisticated neoclassical models as well as the skill of the French bronze workshops under Louis XVI so embodied by the work of Pierre Gouthière.
A MASTERPIECE OF THE GOUT A LA GRECQUE
This pair of candlesticks is an excellent example of the goût à la grecque in its most accomplished form. The short-lived goût à la grecque developed in the 1760s as a response to the perceived excesses of the rococo style and was promoted by influential cultural figures such as Louis-Joseph Le Lorrain, Charles de Wailly and Jacques-François Blondel. The style was also advocated in the writings of Charles-Nicolas Cochin (d. 1790) who published influential articles deploring the excess of the rococo. The comparatively austere ‘Greek’ style therefore gained in popularity. In 1763 the Baron de Grimm commented « ... Tout est à Paris à la grecque » implying that the style had moved beyond an initially small circle of collectors and patrons of art (S. Eriksen, Early Neo-Classicism in France, London, 1974, p. 264). The combination of the Greek-key pattern, fluted frieze and naturalistic lion mask motif make this model one that is emblematic of the Louis XVI style.
SIGNED BY GOUTHIERE
Trained successively by the gilder François-Thomas Germain and the gilder and chaser of gold and silver François-Thomas Germain, Pierre Gouthière (1732-1813) perfected took the technique of bronze and took its handling of naturalistic subjects to its apogee, attracting a powerful and wealthy clientele. Gouthière joins Boulle, Cressent and Riesener in the Pantheon of 18th century decorative arts, a status only strengthened by the comprehensive exhibitions that took place jointly in Paris (musée des Arts Décoratifs), London (Wallace Collection) and New York (Frick Collection) in 2017.
Gouthière was particularly prolific right up until the French Revolution. A key figure of his era, Gouthière’s unparalleled talent was called upon by Ledoux for Madame du Barry at Louveciennes and Bélanger for the comte d’Artois at Bagatelle and from 1775 he became ciseleur-doreur of the latter. His numerous commissions include work for the duc d’Aumont for whom he created a number of exceptional mounts, as well a magnificent pair of wall-lights modelled as quivers he produced for the duchesse Mazarin, today preserved in the Louvre (inv. OA 11995-96). It is worth mentioning that Gouthière’s renown was such that his name featured in sale catalogues, an extremely rare occurrence at the time. Considering the quality of these impressive candlesticks, it is probable that they formed part of a commission of similar importance.
A SUCCESSFUL MODEL
We know of a large variety of models of these candlesticks : some of them featured nozzles with Greek key-pattern friezes like our present lot while others are decorated with entrelacs or with breté decoration.
Interestingly, we know that the comte de Saint-Florentin owned a suite of four candlesticks with a breté nozzle. He left them in his will to his mistress the marquise de Langeac where they were bought at her sale in 1778 by a client named Léger. They reappear in the posthumous inventory of Madame Léger made in 1784: 215 – Deux flambeaux, forme de gaîne, à bandeaux bretés & écharpes formant guirlandes, avec chapiteau à quarré à mufle, terminé par huit griffes de lion […]. 216- Deux flambeaux pareils. The only candlesticks with breté nozzle that our known today are those which appeared in the Ribes collection, Sotheby’s, Paris, 11 December 2019, lot 8.
There are several related candlesticks with Greek key-pattern which are related to our present pair:
- A pair from the collection of 2 rue Laffite à Paris, then galerie Pascal Izarn, Paris in 2018.
- Another pair belonging to the collection of the duchesse de Talleyrand née Seillière, hôtel de Monaco, Paris, then to the duc de Talleyrand-Périgord at the château de Valençay (Sotheby’s, Monaco, 23 February 1986, lot 905) ; then in the collection of Karl Lagerfeld (his sale Christie’s, Monaco, 28 and 29 April 2000, lot 32). A pair of candelabra of the same model also appeared in the Lagerfeld sale as lot 33.
- A pair of two-light candelabra from the Countess of Sefton Collection (Christie’s, London 19th June 1980, lot 5) then in the Walker Art Gallery, Liverpool.
- A pair sold T. De Maigret, Drouot, Paris ,7 December 2007, lot 138.
- A pair formerly in the collection of George Bemberg (Artcurial, Paris, 20 June 2012, lot 450).
According to some scholars it is possible that the original model is English. As mentioned above, a pair of English candlesticks of this model was acquired 11-13 April 1771 by the first Earl of Sefton at the sale of stock of Boulton and Fothergill (Walker Art Gallery, Liverpool). Boulton had come to Paris in 1765 and was show his designs to François-Thomas Germain. It is therefore possible that the model was taken up by Pierre Gouthière who was not able to sign his pieces doreur du roy until 1767, some two years after Boulton’s visit to Paris. However is more likely that a pair of this model by Gouthiere was imported in England and than after copied by Boulton.
Le qualité de ciselure et le dessin incroyablement raffiné de cette paire de flambeaux reflètent le tout nouveau goût pour les modèles néoclassiques sophistiqués ainsi que la perfection des ateliers de bronze en France sous Louis XVI incarnée en la personne de Pierre Gouthière.
Un chef d’œuvre du goût à la grecque
Cette paire de flambeaux est une parfaite illustration du goût à la grecque dans sa phase la plus aboutie du néoclassicisme français. Le goût à la grecque, style éphémère, se développe dans les années 1750 en partie en réaction aux excès de la rocaille, et est promu par des ornemanistes influents tels que Louis-Joseph Le Lorrain, Charles de Wailly et Jacques-François Blondel. Ce style est également célébré par les écrits de Charles-Nicolas Cochin (mort en 1790) qui, à son retour d'Italie, publie des articles influents déplorant la surconsommation de la décoration rocaille. Le style grec que l’on pourrait qualifié d’austère gagne alors une grande popularité. En 1763, le baron de Grimm observe que: « ... Tout est à Paris à la grecque », indiquant ainsi que le goût s’est diffusé au-delà du cercle d'un petit groupe de mécènes et de collectionneurs (S. Eriksen, Early Neo-Classicism in France, Londres, 1974, p. 264). La combinaison d’ornements comme les méandres et la frise de canaux et de figures plus naturalistes tels que les masques de lions en font un modèle quasi emblématique du style Louis XVI.
Signé Gouthière
Formé successivement par le doreur François Ceriset et François-Thomas Germain à la dorure et ciselure sur or et argent, Pierre Gouthière (1732-1813) perfectionne la technique de bronze pour la porter à son apogée du traitement naturaliste qu’affectionne tout particulièrement une clientèle puissante et riche. Gouthière, d’autant plus depuis les incroyables études et expositions dont il a fait l’objet en 2017 conjointement à Paris (musée des Arts Décoratifs), Londres (Wallace Collection) et à New York (Frick Collection) rejoint Boulle, Cressent, Riesener au Panthéon des arts décoratifs du XVIIIe siècle.
L’activité de Gouthière est particulièrement prolifique et ce, jusqu’à la Révolution. Figure incontournable de son époque, Ledoux pour Louveciennes, Bélanger pour Bagatelle font appel à son savoir-faire inégalé pour les demeures respectives de Madame Du Barry et du comte d’Artois – dont il est le ciseleur-doreur à partir de 1775. Parmi ses très nombreux chantiers incontournables citons entre autres ses réalisations pour le duc d’Aumont pour qui il créera de nombreuses montures exceptionnelles, ou encore pour la duchesse Mazarin pour qui il confectionnera une spectaculaire paire d’appliques en carquois aujourd’hui au Louvre (inv. OA 11995-96). Soulignons que sa renommée était si grande que le nom de Gouthière, au contraire de ses éminents paires, figurait au catalogue des ventes aux enchères. Au vu de la qualité impressionnante de notre paire de flambeaux il est plus que probable qu’elle faisait partie d’une commande de même niveau.
Le succès d’un modèle
Nous connaissons aujourd’hui une grande variété de modèles pour ces flambeaux : certains sont composés de binets à décor de frises de méandres, comme sur notre présent lot, tandis que d’autres sont décorés d’entrelacs ou alors simplement bretés.
Nous savons notamment que le comte de Saint-Florentin possédait une suite de quatre flambeaux d’une modèle à binet breté. Il les lèguera après sa mort à sa maîtresse la marquise de Langeac où ils seront rachetés pendant sa vente en 1778 par un certain Léger. Grâce à l’inventaire après-décès de Madame Léger dressé en 1784 nous les retrouvons sous la mention suivante : 215 – Deux flambeaux, forme de gaîne, à bandeaux bretés & écharpes formant guirlandes, avec chapiteau à quarré à mufle, terminé par huit griffes de lion […]. 216- Deux flambeaux pareils. Les seuls flambeaux que nous connaissons aujourd’hui possédant cette particularité du binet bretés sont ceux présentés lors de la vente de la collection Ribes chez Sotheby’s, Paris, le 11 décembre 2019, lot 8.
Nous connaissons aujourd’hui plusieurs flambeaux du modèle au méandres qui sont à rapprocher de notre présente paire :
Une première paire provenant de la collection de Sir Richard Wallace, 2 rue Laffite à Paris, puis de la galerie Pascal Izarn à Paris en 2018.
Une autre paire appartenant à la collection de la duchesse de Talleyrand née Seillière, hôtel de Monaco, Paris, puis au duc de Talleyrand-Périgord au château de Valençay (sa vente Sotheby’s, Monaco, 23 février 1986, lot 905) ; puis enfin à la collection Karl Lagerfeld (sa vente, Christie’s, Monaco, 28 et 29 avril 2000, lot 32). Une seconde paire formant candélabres du même modèle fut également présentée lors de la vente Lagerfeld sous le lot 33.
Une paire formant également candélabres à deux lumières de la collection Sefton (sa vente, Christie’s, Londres 19 juin 1980, lot 5), puis à la Walker Art Gallery, Liverpool.
Une paire passée en vente chez T. De Maigret, Drouot, Paris le 7 décembre 2007, lot 138.
Et enfin une paire de l’ancienne collection George Bemberg (sa vente, Artcurial, Paris, le 20 juin 2012, lot 450).
Selon certains spécialistes il est également possible que le modèle originel soit anglais. En effet, comme précédemment mentionnée, une paire de flambeaux anglais de ce modèle fut achetée dès le 11-13 avril 1771 par le premier comte de Sefton à la vente du stock de Boulton et Fothergill (Walker Art Gallery, Liverpool). Boulton était venu à Paris en 1765 et avait pu montrer des dessins à son confrère parisien François-Thomas Germain. Il est alors possible que le modèle fut repris par Pierre Gouthière, qui ne put signer en tant que doreur du Roy qu'à partir de 1767, soit deux ans après le séjour de Boulton à Paris. Cependant il est plus probable qu'une paire de ce modèle par Gouthière fut importé en Angleterre puis copié par Boulton.
A MASTERPIECE OF THE GOUT A LA GRECQUE
This pair of candlesticks is an excellent example of the goût à la grecque in its most accomplished form. The short-lived goût à la grecque developed in the 1760s as a response to the perceived excesses of the rococo style and was promoted by influential cultural figures such as Louis-Joseph Le Lorrain, Charles de Wailly and Jacques-François Blondel. The style was also advocated in the writings of Charles-Nicolas Cochin (d. 1790) who published influential articles deploring the excess of the rococo. The comparatively austere ‘Greek’ style therefore gained in popularity. In 1763 the Baron de Grimm commented « ... Tout est à Paris à la grecque » implying that the style had moved beyond an initially small circle of collectors and patrons of art (S. Eriksen, Early Neo-Classicism in France, London, 1974, p. 264). The combination of the Greek-key pattern, fluted frieze and naturalistic lion mask motif make this model one that is emblematic of the Louis XVI style.
SIGNED BY GOUTHIERE
Trained successively by the gilder François-Thomas Germain and the gilder and chaser of gold and silver François-Thomas Germain, Pierre Gouthière (1732-1813) perfected took the technique of bronze and took its handling of naturalistic subjects to its apogee, attracting a powerful and wealthy clientele. Gouthière joins Boulle, Cressent and Riesener in the Pantheon of 18th century decorative arts, a status only strengthened by the comprehensive exhibitions that took place jointly in Paris (musée des Arts Décoratifs), London (Wallace Collection) and New York (Frick Collection) in 2017.
Gouthière was particularly prolific right up until the French Revolution. A key figure of his era, Gouthière’s unparalleled talent was called upon by Ledoux for Madame du Barry at Louveciennes and Bélanger for the comte d’Artois at Bagatelle and from 1775 he became ciseleur-doreur of the latter. His numerous commissions include work for the duc d’Aumont for whom he created a number of exceptional mounts, as well a magnificent pair of wall-lights modelled as quivers he produced for the duchesse Mazarin, today preserved in the Louvre (inv. OA 11995-96). It is worth mentioning that Gouthière’s renown was such that his name featured in sale catalogues, an extremely rare occurrence at the time. Considering the quality of these impressive candlesticks, it is probable that they formed part of a commission of similar importance.
A SUCCESSFUL MODEL
We know of a large variety of models of these candlesticks : some of them featured nozzles with Greek key-pattern friezes like our present lot while others are decorated with entrelacs or with breté decoration.
Interestingly, we know that the comte de Saint-Florentin owned a suite of four candlesticks with a breté nozzle. He left them in his will to his mistress the marquise de Langeac where they were bought at her sale in 1778 by a client named Léger. They reappear in the posthumous inventory of Madame Léger made in 1784: 215 – Deux flambeaux, forme de gaîne, à bandeaux bretés & écharpes formant guirlandes, avec chapiteau à quarré à mufle, terminé par huit griffes de lion […]. 216- Deux flambeaux pareils. The only candlesticks with breté nozzle that our known today are those which appeared in the Ribes collection, Sotheby’s, Paris, 11 December 2019, lot 8.
There are several related candlesticks with Greek key-pattern which are related to our present pair:
- A pair from the collection of 2 rue Laffite à Paris, then galerie Pascal Izarn, Paris in 2018.
- Another pair belonging to the collection of the duchesse de Talleyrand née Seillière, hôtel de Monaco, Paris, then to the duc de Talleyrand-Périgord at the château de Valençay (Sotheby’s, Monaco, 23 February 1986, lot 905) ; then in the collection of Karl Lagerfeld (his sale Christie’s, Monaco, 28 and 29 April 2000, lot 32). A pair of candelabra of the same model also appeared in the Lagerfeld sale as lot 33.
- A pair of two-light candelabra from the Countess of Sefton Collection (Christie’s, London 19th June 1980, lot 5) then in the Walker Art Gallery, Liverpool.
- A pair sold T. De Maigret, Drouot, Paris ,7 December 2007, lot 138.
- A pair formerly in the collection of George Bemberg (Artcurial, Paris, 20 June 2012, lot 450).
According to some scholars it is possible that the original model is English. As mentioned above, a pair of English candlesticks of this model was acquired 11-13 April 1771 by the first Earl of Sefton at the sale of stock of Boulton and Fothergill (Walker Art Gallery, Liverpool). Boulton had come to Paris in 1765 and was show his designs to François-Thomas Germain. It is therefore possible that the model was taken up by Pierre Gouthière who was not able to sign his pieces doreur du roy until 1767, some two years after Boulton’s visit to Paris. However is more likely that a pair of this model by Gouthiere was imported in England and than after copied by Boulton.
Le qualité de ciselure et le dessin incroyablement raffiné de cette paire de flambeaux reflètent le tout nouveau goût pour les modèles néoclassiques sophistiqués ainsi que la perfection des ateliers de bronze en France sous Louis XVI incarnée en la personne de Pierre Gouthière.
Un chef d’œuvre du goût à la grecque
Cette paire de flambeaux est une parfaite illustration du goût à la grecque dans sa phase la plus aboutie du néoclassicisme français. Le goût à la grecque, style éphémère, se développe dans les années 1750 en partie en réaction aux excès de la rocaille, et est promu par des ornemanistes influents tels que Louis-Joseph Le Lorrain, Charles de Wailly et Jacques-François Blondel. Ce style est également célébré par les écrits de Charles-Nicolas Cochin (mort en 1790) qui, à son retour d'Italie, publie des articles influents déplorant la surconsommation de la décoration rocaille. Le style grec que l’on pourrait qualifié d’austère gagne alors une grande popularité. En 1763, le baron de Grimm observe que: « ... Tout est à Paris à la grecque », indiquant ainsi que le goût s’est diffusé au-delà du cercle d'un petit groupe de mécènes et de collectionneurs (S. Eriksen, Early Neo-Classicism in France, Londres, 1974, p. 264). La combinaison d’ornements comme les méandres et la frise de canaux et de figures plus naturalistes tels que les masques de lions en font un modèle quasi emblématique du style Louis XVI.
Signé Gouthière
Formé successivement par le doreur François Ceriset et François-Thomas Germain à la dorure et ciselure sur or et argent, Pierre Gouthière (1732-1813) perfectionne la technique de bronze pour la porter à son apogée du traitement naturaliste qu’affectionne tout particulièrement une clientèle puissante et riche. Gouthière, d’autant plus depuis les incroyables études et expositions dont il a fait l’objet en 2017 conjointement à Paris (musée des Arts Décoratifs), Londres (Wallace Collection) et à New York (Frick Collection) rejoint Boulle, Cressent, Riesener au Panthéon des arts décoratifs du XVIIIe siècle.
L’activité de Gouthière est particulièrement prolifique et ce, jusqu’à la Révolution. Figure incontournable de son époque, Ledoux pour Louveciennes, Bélanger pour Bagatelle font appel à son savoir-faire inégalé pour les demeures respectives de Madame Du Barry et du comte d’Artois – dont il est le ciseleur-doreur à partir de 1775. Parmi ses très nombreux chantiers incontournables citons entre autres ses réalisations pour le duc d’Aumont pour qui il créera de nombreuses montures exceptionnelles, ou encore pour la duchesse Mazarin pour qui il confectionnera une spectaculaire paire d’appliques en carquois aujourd’hui au Louvre (inv. OA 11995-96). Soulignons que sa renommée était si grande que le nom de Gouthière, au contraire de ses éminents paires, figurait au catalogue des ventes aux enchères. Au vu de la qualité impressionnante de notre paire de flambeaux il est plus que probable qu’elle faisait partie d’une commande de même niveau.
Le succès d’un modèle
Nous connaissons aujourd’hui une grande variété de modèles pour ces flambeaux : certains sont composés de binets à décor de frises de méandres, comme sur notre présent lot, tandis que d’autres sont décorés d’entrelacs ou alors simplement bretés.
Nous savons notamment que le comte de Saint-Florentin possédait une suite de quatre flambeaux d’une modèle à binet breté. Il les lèguera après sa mort à sa maîtresse la marquise de Langeac où ils seront rachetés pendant sa vente en 1778 par un certain Léger. Grâce à l’inventaire après-décès de Madame Léger dressé en 1784 nous les retrouvons sous la mention suivante : 215 – Deux flambeaux, forme de gaîne, à bandeaux bretés & écharpes formant guirlandes, avec chapiteau à quarré à mufle, terminé par huit griffes de lion […]. 216- Deux flambeaux pareils. Les seuls flambeaux que nous connaissons aujourd’hui possédant cette particularité du binet bretés sont ceux présentés lors de la vente de la collection Ribes chez Sotheby’s, Paris, le 11 décembre 2019, lot 8.
Nous connaissons aujourd’hui plusieurs flambeaux du modèle au méandres qui sont à rapprocher de notre présente paire :
Une première paire provenant de la collection de Sir Richard Wallace, 2 rue Laffite à Paris, puis de la galerie Pascal Izarn à Paris en 2018.
Une autre paire appartenant à la collection de la duchesse de Talleyrand née Seillière, hôtel de Monaco, Paris, puis au duc de Talleyrand-Périgord au château de Valençay (sa vente Sotheby’s, Monaco, 23 février 1986, lot 905) ; puis enfin à la collection Karl Lagerfeld (sa vente, Christie’s, Monaco, 28 et 29 avril 2000, lot 32). Une seconde paire formant candélabres du même modèle fut également présentée lors de la vente Lagerfeld sous le lot 33.
Une paire formant également candélabres à deux lumières de la collection Sefton (sa vente, Christie’s, Londres 19 juin 1980, lot 5), puis à la Walker Art Gallery, Liverpool.
Une paire passée en vente chez T. De Maigret, Drouot, Paris le 7 décembre 2007, lot 138.
Et enfin une paire de l’ancienne collection George Bemberg (sa vente, Artcurial, Paris, le 20 juin 2012, lot 450).
Selon certains spécialistes il est également possible que le modèle originel soit anglais. En effet, comme précédemment mentionnée, une paire de flambeaux anglais de ce modèle fut achetée dès le 11-13 avril 1771 par le premier comte de Sefton à la vente du stock de Boulton et Fothergill (Walker Art Gallery, Liverpool). Boulton était venu à Paris en 1765 et avait pu montrer des dessins à son confrère parisien François-Thomas Germain. Il est alors possible que le modèle fut repris par Pierre Gouthière, qui ne put signer en tant que doreur du Roy qu'à partir de 1767, soit deux ans après le séjour de Boulton à Paris. Cependant il est plus probable qu'une paire de ce modèle par Gouthière fut importé en Angleterre puis copié par Boulton.