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拍品专文
Cette commode appartient à un groupe de commodes tantôt estampillées par Jacques Dubois, Mathieu Criaerd ou encore B.V.R.B., ornées de laque d'Extrême Orient ou de vernis européen à l'imitation de la laque, à décor tripartite en façade, garnies d'angles ou de tabliers en bronze doré assez proches. Toutes se rattachent à la production du marchand-mercier Thomas Joaquim Hébert, fournisseur de la Couronne, et véritable maître d'œuvre de ces commodes qu'il commandite aux ébénistes cités plus haut. L'exemple le plus ancien, orné d'un décor tripartite, est la célèbre commode exécutée par B.V.R.B. et livrée en 1737 par Thomas Joachim Hébert pour le tout nouveau cabinet de retraite de la reine Marie Leczynska à Fontainebleau, conservée aujourd'hui au musée du Louvre (D. Alcouffe, et al. Le Mobilier du Musée du Louvre, Dijon, 1993, p. 140, n. 42). Le médaillon au centre est souligné de volutes et agrafes en bronze doré. Les marchands-merciers jouissaient d'un monopole sur l'importation de toutes les marchandises non périssables en provenance d'Orient et des marchands comme Hébert et Lazare-Duvaux furent parmi les premiers à promouvoir la mode de monter les meubles avec des panneaux de laque dans les années 1740 et 1750.
Bien que la carrière de Dubois soit assez peu documentée, on sait qu'il a travaillé pour les marchands Antoine-Nicolas-Joseph Bertin, Pierre II Migeon, Thomas-Joachim Hébert ou Jean-Jacques François Machart, cette superbe commode en laque chinoise ayant très certainement été commandée grâce à l'intervention de l'un de ces marchands à la mode. Jacques Dubois (1694-1763) a travaillé comme ouvrier privilégié au Faubourg Saint-Antoine avant d'obtenir sa maîtrise. Élu juré de la guilde en 1752, il fut l'un des ébénistes les plus prolifiques de la période Louis XV. Le nombre important de meubles portant son estampille et la conservation de son inventaire après décès ont permis d’éclairer une part importante de sa carrière. Dubois était à la tête d’un grand atelier : douze établis, qui produisait des meubles variés mais où le décor de laque semblait prédominer. L’ébéniste possédait un stock conséquent de bronzes prêts à l’emploi, bruts de fonte ou de modèles. Sans pour autant contrevenir aux règles de corporation très strictes, Dubois pouvait ainsi s’assurer l’exclusivité de ses bronzes et ajouter une caractéristique de plus à sa production.
Cette belle commode en laque illustre le meilleur de l'œuvre de Dubois, caractérisée par ses lignes et ses montures sinueuses, avec des encadrements élaborés et des poignées en forme de S, qui figurent également avec des variations sur certaines autres créations parmi les plus riches de son atelier. Citons par exemple une paire de commodes en marqueterie florale estampillées par Dubois et Migeon de la collection Niarchos (A. Pradère, op. cit., p. 168, ill.) ainsi qu'une commode plaquée de bois satiné de la collection Rothschild, Waddesdon Manor (G. de Bellaigue, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor : Meubles, pendules et bronzes dorés, Fribourg, 1974, vol. I, pp. 218-220, cat. 47).
Notre commode est très proche et semble faire paire avec une commode provenant de la collection du Baron Thyssen-Bornemisza, Lugano puis dans la collection Elizabeth Parke Firestone, Newport, Rhode Island, Ohio (Christie’s, New York, 22-23 mars 1991, lot 915) ; et enfin dans la collection de Lewis et Ali Sanders, (Christie’s, New York, 29 octobre 2019, lot 1144). Parmi d’autres exemples de commodes en laque par Jacques Dubois, citons une paire en laque avec un encadrement de bronze proche provenant des collections Goldschmidt-Rothschild (vente Berlin, 23-25 mars 1931, lots 127-128), celle de la collection Henriette Bouvier, conservée aujourd’hui au Musée Carnavalet (A Forray-Carlier, Le Mobilier du musée Carnavalet, Dijon, 2000, pp. 70-73), une commode en laque de Chine (vente Christie’s, Londres, 6 juillet 2016, lot 72), ou enfin une autre (vente Christie’s, New York, 29 -30 novembre 2012, lot 139).
This commode belongs to a group of commodes sometimes bearing the stamp of Jacques Dubois, Mathieu Criaerd or B.V.R.B., decorated with lacquer from the Far East or with European varnish in imitation of lacquer, with tripartite decoration on the front, and with gilt bronze corners or panels that are quite similar. All of them can be traced back to the marchand-mercier Thomas Joaquim Hébert, supplier to the Crown and a general contractor for these commodes, which he commissioned from the cabinetmakers mentioned above. The earliest example, with tripartite decoration, is the famous commode made by B.V.R.B., which was delivered in 1737 by Thomas Joachim Hébert for the brand-new cabinet de retraite of Queen Marie Leczynska in Fontainebleau, and which is now in the Musée du Louvre (D. Alcouffe, et al. Le Mobilier du Musée du Louvre, Dijon, 1993, p. 140, n. 42). The medallion in the centre is edged with gilt bronze scrolls and foliage clasps. The marchands-merciers enjoyed a monopoly on the import of all non-perishable goods from the East and merchants like Hébert and Lazare-Duvaux were among the first to promote the fashion of mounting furniture with lacquer panels in the 1740s and 1750s.
Although Dubois' career is not well documented, we know that he worked for the merchants Antoine-Nicolas-Joseph Bertin, Pierre II Migeon, Thomas-Joachim Hébert and Jean-Jacques François Machart, and this superb Chinese lacquer commode was most likely commissioned through one of these popular merchants. Jacques Dubois (1694-1763) worked as an ouvrier privilégié in the Faubourg Saint-Antoine before obtaining his maîtrise. Elected a juré of the guild in 1752, he was one of the most prolific cabinetmakers of the Louis XV period. The large number of pieces of furniture bearing his stamp and the preservation of his inventory after his death have shed light on a good part of his career. Dubois was the head of a large workshop: twelve workbenches, which produced a variety of furniture but where lacquer decoration seemed to predominate. The cabinetmaker had a large stock of ready-to-use bronzes, both cast and model. Without contravening the strict rules of the guild, Dubois could thus ensure the exclusivity of his bronzes and add another distinctive feature to his work.
This beautiful lacquer commode illustrates the best of Dubois' work, with its characteristic sinuous lines and mounts, elaborate frames and S-shaped handles, which also appear with variations on some of his other finest creations, for example, on a pair of floral marquetry commodes stamped by Dubois and Migeon in the Niarchos collection (ill. in A. Pradère, op. cit., p. 168), and on a satinwood veneered commode from the Rothschild collection, Waddesdon Manor (G. de Bellaigue, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor: Furniture, Clocks and Gilt Bronzes, Fribourg, 1974, vol. I, pp. 218-220, cat. 47).
Our commode is very similar and appears to be paired with a commode from the collection of Baron Thyssen-Bornemisza, Lugano, which later belonged to Elizabeth Parke Firestone, Newport, Rhode Island, Ohio (Christie's, New York, 22-23 March 1991, lot 915), and is now in the collection of Lewis and Ali Sanders, (Christie's, New York, 29 October 2019, lot 1144). Other examples of lacquer commodes by Jacques Dubois include a pair of lacquer commodes with a similar bronze frame from the Goldschmidt-Rothschild collections (Berlin sale, 23-25 March 1931, lots 127-128), one from the Henriette Bouvier collection, now in the Musée Carnavalet (A Forray-Carlier, Le Mobilier du Musée Carnavalet, Dijon, 2000, pp. 70-73), a Chinese lacquer commode (Christie's sale, London, 6 July 2016, lot 72), and another (Christie's sale, New York, 29-30 November 2012, lot 139).
Bien que la carrière de Dubois soit assez peu documentée, on sait qu'il a travaillé pour les marchands Antoine-Nicolas-Joseph Bertin, Pierre II Migeon, Thomas-Joachim Hébert ou Jean-Jacques François Machart, cette superbe commode en laque chinoise ayant très certainement été commandée grâce à l'intervention de l'un de ces marchands à la mode. Jacques Dubois (1694-1763) a travaillé comme ouvrier privilégié au Faubourg Saint-Antoine avant d'obtenir sa maîtrise. Élu juré de la guilde en 1752, il fut l'un des ébénistes les plus prolifiques de la période Louis XV. Le nombre important de meubles portant son estampille et la conservation de son inventaire après décès ont permis d’éclairer une part importante de sa carrière. Dubois était à la tête d’un grand atelier : douze établis, qui produisait des meubles variés mais où le décor de laque semblait prédominer. L’ébéniste possédait un stock conséquent de bronzes prêts à l’emploi, bruts de fonte ou de modèles. Sans pour autant contrevenir aux règles de corporation très strictes, Dubois pouvait ainsi s’assurer l’exclusivité de ses bronzes et ajouter une caractéristique de plus à sa production.
Cette belle commode en laque illustre le meilleur de l'œuvre de Dubois, caractérisée par ses lignes et ses montures sinueuses, avec des encadrements élaborés et des poignées en forme de S, qui figurent également avec des variations sur certaines autres créations parmi les plus riches de son atelier. Citons par exemple une paire de commodes en marqueterie florale estampillées par Dubois et Migeon de la collection Niarchos (A. Pradère, op. cit., p. 168, ill.) ainsi qu'une commode plaquée de bois satiné de la collection Rothschild, Waddesdon Manor (G. de Bellaigue, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor : Meubles, pendules et bronzes dorés, Fribourg, 1974, vol. I, pp. 218-220, cat. 47).
Notre commode est très proche et semble faire paire avec une commode provenant de la collection du Baron Thyssen-Bornemisza, Lugano puis dans la collection Elizabeth Parke Firestone, Newport, Rhode Island, Ohio (Christie’s, New York, 22-23 mars 1991, lot 915) ; et enfin dans la collection de Lewis et Ali Sanders, (Christie’s, New York, 29 octobre 2019, lot 1144). Parmi d’autres exemples de commodes en laque par Jacques Dubois, citons une paire en laque avec un encadrement de bronze proche provenant des collections Goldschmidt-Rothschild (vente Berlin, 23-25 mars 1931, lots 127-128), celle de la collection Henriette Bouvier, conservée aujourd’hui au Musée Carnavalet (A Forray-Carlier, Le Mobilier du musée Carnavalet, Dijon, 2000, pp. 70-73), une commode en laque de Chine (vente Christie’s, Londres, 6 juillet 2016, lot 72), ou enfin une autre (vente Christie’s, New York, 29 -30 novembre 2012, lot 139).
This commode belongs to a group of commodes sometimes bearing the stamp of Jacques Dubois, Mathieu Criaerd or B.V.R.B., decorated with lacquer from the Far East or with European varnish in imitation of lacquer, with tripartite decoration on the front, and with gilt bronze corners or panels that are quite similar. All of them can be traced back to the marchand-mercier Thomas Joaquim Hébert, supplier to the Crown and a general contractor for these commodes, which he commissioned from the cabinetmakers mentioned above. The earliest example, with tripartite decoration, is the famous commode made by B.V.R.B., which was delivered in 1737 by Thomas Joachim Hébert for the brand-new cabinet de retraite of Queen Marie Leczynska in Fontainebleau, and which is now in the Musée du Louvre (D. Alcouffe, et al. Le Mobilier du Musée du Louvre, Dijon, 1993, p. 140, n. 42). The medallion in the centre is edged with gilt bronze scrolls and foliage clasps. The marchands-merciers enjoyed a monopoly on the import of all non-perishable goods from the East and merchants like Hébert and Lazare-Duvaux were among the first to promote the fashion of mounting furniture with lacquer panels in the 1740s and 1750s.
Although Dubois' career is not well documented, we know that he worked for the merchants Antoine-Nicolas-Joseph Bertin, Pierre II Migeon, Thomas-Joachim Hébert and Jean-Jacques François Machart, and this superb Chinese lacquer commode was most likely commissioned through one of these popular merchants. Jacques Dubois (1694-1763) worked as an ouvrier privilégié in the Faubourg Saint-Antoine before obtaining his maîtrise. Elected a juré of the guild in 1752, he was one of the most prolific cabinetmakers of the Louis XV period. The large number of pieces of furniture bearing his stamp and the preservation of his inventory after his death have shed light on a good part of his career. Dubois was the head of a large workshop: twelve workbenches, which produced a variety of furniture but where lacquer decoration seemed to predominate. The cabinetmaker had a large stock of ready-to-use bronzes, both cast and model. Without contravening the strict rules of the guild, Dubois could thus ensure the exclusivity of his bronzes and add another distinctive feature to his work.
This beautiful lacquer commode illustrates the best of Dubois' work, with its characteristic sinuous lines and mounts, elaborate frames and S-shaped handles, which also appear with variations on some of his other finest creations, for example, on a pair of floral marquetry commodes stamped by Dubois and Migeon in the Niarchos collection (ill. in A. Pradère, op. cit., p. 168), and on a satinwood veneered commode from the Rothschild collection, Waddesdon Manor (G. de Bellaigue, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor: Furniture, Clocks and Gilt Bronzes, Fribourg, 1974, vol. I, pp. 218-220, cat. 47).
Our commode is very similar and appears to be paired with a commode from the collection of Baron Thyssen-Bornemisza, Lugano, which later belonged to Elizabeth Parke Firestone, Newport, Rhode Island, Ohio (Christie's, New York, 22-23 March 1991, lot 915), and is now in the collection of Lewis and Ali Sanders, (Christie's, New York, 29 October 2019, lot 1144). Other examples of lacquer commodes by Jacques Dubois include a pair of lacquer commodes with a similar bronze frame from the Goldschmidt-Rothschild collections (Berlin sale, 23-25 March 1931, lots 127-128), one from the Henriette Bouvier collection, now in the Musée Carnavalet (A Forray-Carlier, Le Mobilier du Musée Carnavalet, Dijon, 2000, pp. 70-73), a Chinese lacquer commode (Christie's sale, London, 6 July 2016, lot 72), and another (Christie's sale, New York, 29-30 November 2012, lot 139).