拍品专文
D'une hauteur de deux mètres, cette œuvre est un exemple à grande échelle des peintures d'inspiration baroque de Rudolf Stingel. Des motifs dorés ondulent sur sa surface et accrochent la lumière, offrant ainsi un spectacle d'opulence et de décadence. Réalisée en 2010, cette œuvre appartient à l'une des séries les plus importantes de l’artiste. Inspirées par les motifs du papier peint damassé, ces toiles remettent en question la distinction entre art et ornement. Elles sont à la fois belles et subversives, et interrogent la nature même de la peinture.
Dès les débuts de sa carrière, Stingel fait voler en éclats les règles de l'art. Et ce, de façon ironique, en créant ses propres règles. En 1989, il a publié Instructions : un manuel décrivant comment réaliser l'une de ses peintures. Ce faisant, Stingel a remis en question l'aura de mystère qui a longtemps été associée à la création artistique. Selon les Instructions, la main de l'artiste n'est ni sacrée ni emplie de secrets. Au contraire, l'art peut être réalisé par tout le monde.
Des œuvres comme ce Sans titre (2010) jouent avec cette idée. Sous certains éclairages, elles ressemblent à des plaques de murs décorés ou à un sol recouvert d'une moquette ancienne. Mais en y regardant de plus près, elles se révèlent être des peintures au graphisme complexe. Stingel a également mis en scène ce dialogue à l'envers. Il a recouvert la gare new yorkaise Grand Central Station et le Palazzo Grassi de tapis à motifs. Il a remplacé les murs des musées par des surfaces métalliques. À quel moment, demande-t-il, commence « l’art » ?
Les peintures baroques de Stingel restent des énigmes. D'une part, elles rejettent l'idée de l'art comme quelque chose de complexe et d'étranger. D'autre part, elles demeurent aussi séduisantes que n'importe quelle peinture abstraite. Stingel est né à Merano, en Italie, et a grandi dans les Alpes tyroliennes. Il a été sensibilisé très tôt à l'art et à l'architecture baroques et rococo. Les somptueux motifs qu'il imite sont empreints de luxe et de nostalgie, comme des reliques d'une époque révolue. Les tableaux, malgré eux, brillent de magie et d'émerveillement.
Conformément à l'esprit des Instructions, Stingel cherche à dissimuler sa propre contribution à l’œuvre d’art. Sans titre prolonge les techniques de ses premières peintures argentées, réalisées en pulvérisant de la peinture métallique à travers un tissu de tulle froissé. Ici, Stingel utilise de l'émail et un pochoir finement détaillé. Comme dans les monochromes d'Yves Klein, les sérigraphies d'Andy Warhol ou les œuvres de Christopher Wool, contemporain de Stingel, la peinture dissimule délibérément la trace de sa propre fabrication. C'est au spectateur de décider s'il doit partir à la recherche d'indices ou s'il doit simplement se soumettre à l'illusion.
Spanning two meters in height, this work is a large-scale example of Rudolf Stingel’s Baroque-inspired paintings. Gold patterns ripple across its surface, catching the light. It is a spectacle of opulence and decadence. Executed in 2010, the work belongs to one of Stingel’s most important series. Inspired by the patterns of damask wallpaper, these canvases challenge the distinction between art and ornament. They are both beautiful and subversive, asking bold questions about the nature of painting.
Since the earliest days of his career, Stingel has ripped up the rulebook. He did this, ironically, by creating his own. In 1989 he published Instructions: a manual describing how to make one of his paintings. In doing so, Stingel challenged the aura of mystery that had long been associated with art-making. The artist’s hand, according to Instructions, was neither sacred nor full of secrets. Instead, art was something that could be made by everyone.
Works such as the present play with this idea. In certain lights, they look like slabs of decorated wall, or a floor covered in antique carpet. On closer inspection, however, they reveal themselves as intricately-rendered paintings. Stingel has staged this dialogue in reverse, too. He has covered Grand Central Station and the Palazzo Grassi in patterned rugs. He has replaced museum walls with metallic surfaces. At what point, he asks, does “art” begin?
Stingel’s Baroque paintings are enigmas. On one hand, they reject the idea of art as something complex and otherworldly. On the other, they remain as seductive as any abstract painting. Stingel was born in Merano, Italy and grew up in the Tyrolean Alps. He was aware of Baroque and Rococo art and architecture from an early age. The sumptuous patterns he mimics are full of luxury and nostalgia, like relics from a lost era. The paintings, in spite of themselves, glisten with magic and wonder.
In keeping with the spirit of Instructions, Stingel seeks to hide his own input. The present work extends the techniques of his early silver paintings, which were made by spraying metallic paint through creased tulle fabric. Here, Stingel uses enamel and a finely-detailed stencil. Like Yves Klein’s monochromes, the silkscreens of Andy Warhol or the works of Stingel’s contemporary Christopher Wool, the painting deliberately conceals the trace of its own making. The viewer is left to decide whether to hunt for clues, or whether simply to submit to its illusion.
Dès les débuts de sa carrière, Stingel fait voler en éclats les règles de l'art. Et ce, de façon ironique, en créant ses propres règles. En 1989, il a publié Instructions : un manuel décrivant comment réaliser l'une de ses peintures. Ce faisant, Stingel a remis en question l'aura de mystère qui a longtemps été associée à la création artistique. Selon les Instructions, la main de l'artiste n'est ni sacrée ni emplie de secrets. Au contraire, l'art peut être réalisé par tout le monde.
Des œuvres comme ce Sans titre (2010) jouent avec cette idée. Sous certains éclairages, elles ressemblent à des plaques de murs décorés ou à un sol recouvert d'une moquette ancienne. Mais en y regardant de plus près, elles se révèlent être des peintures au graphisme complexe. Stingel a également mis en scène ce dialogue à l'envers. Il a recouvert la gare new yorkaise Grand Central Station et le Palazzo Grassi de tapis à motifs. Il a remplacé les murs des musées par des surfaces métalliques. À quel moment, demande-t-il, commence « l’art » ?
Les peintures baroques de Stingel restent des énigmes. D'une part, elles rejettent l'idée de l'art comme quelque chose de complexe et d'étranger. D'autre part, elles demeurent aussi séduisantes que n'importe quelle peinture abstraite. Stingel est né à Merano, en Italie, et a grandi dans les Alpes tyroliennes. Il a été sensibilisé très tôt à l'art et à l'architecture baroques et rococo. Les somptueux motifs qu'il imite sont empreints de luxe et de nostalgie, comme des reliques d'une époque révolue. Les tableaux, malgré eux, brillent de magie et d'émerveillement.
Conformément à l'esprit des Instructions, Stingel cherche à dissimuler sa propre contribution à l’œuvre d’art. Sans titre prolonge les techniques de ses premières peintures argentées, réalisées en pulvérisant de la peinture métallique à travers un tissu de tulle froissé. Ici, Stingel utilise de l'émail et un pochoir finement détaillé. Comme dans les monochromes d'Yves Klein, les sérigraphies d'Andy Warhol ou les œuvres de Christopher Wool, contemporain de Stingel, la peinture dissimule délibérément la trace de sa propre fabrication. C'est au spectateur de décider s'il doit partir à la recherche d'indices ou s'il doit simplement se soumettre à l'illusion.
Spanning two meters in height, this work is a large-scale example of Rudolf Stingel’s Baroque-inspired paintings. Gold patterns ripple across its surface, catching the light. It is a spectacle of opulence and decadence. Executed in 2010, the work belongs to one of Stingel’s most important series. Inspired by the patterns of damask wallpaper, these canvases challenge the distinction between art and ornament. They are both beautiful and subversive, asking bold questions about the nature of painting.
Since the earliest days of his career, Stingel has ripped up the rulebook. He did this, ironically, by creating his own. In 1989 he published Instructions: a manual describing how to make one of his paintings. In doing so, Stingel challenged the aura of mystery that had long been associated with art-making. The artist’s hand, according to Instructions, was neither sacred nor full of secrets. Instead, art was something that could be made by everyone.
Works such as the present play with this idea. In certain lights, they look like slabs of decorated wall, or a floor covered in antique carpet. On closer inspection, however, they reveal themselves as intricately-rendered paintings. Stingel has staged this dialogue in reverse, too. He has covered Grand Central Station and the Palazzo Grassi in patterned rugs. He has replaced museum walls with metallic surfaces. At what point, he asks, does “art” begin?
Stingel’s Baroque paintings are enigmas. On one hand, they reject the idea of art as something complex and otherworldly. On the other, they remain as seductive as any abstract painting. Stingel was born in Merano, Italy and grew up in the Tyrolean Alps. He was aware of Baroque and Rococo art and architecture from an early age. The sumptuous patterns he mimics are full of luxury and nostalgia, like relics from a lost era. The paintings, in spite of themselves, glisten with magic and wonder.
In keeping with the spirit of Instructions, Stingel seeks to hide his own input. The present work extends the techniques of his early silver paintings, which were made by spraying metallic paint through creased tulle fabric. Here, Stingel uses enamel and a finely-detailed stencil. Like Yves Klein’s monochromes, the silkscreens of Andy Warhol or the works of Stingel’s contemporary Christopher Wool, the painting deliberately conceals the trace of its own making. The viewer is left to decide whether to hunt for clues, or whether simply to submit to its illusion.