拍品专文
Kelley Walker détourne des images appartenant à l'imaginaire collectif. Il les manipule et les recycle en utilisant des techniques de numérisation et d’impression, mêlées aux techniques picturales classiques. Pour réaliser Black Star Press (2008), l’artiste est parti d’une photographie prise en mai 1963 à Birmingham, en Alabama, montrant un manifestant défendant les droits civiques attaqué par un policier armé d’un chien. L’artiste a inversé l’image et l’a traitée dans un coloris rouge vif. Des flaques, des gouttes et des éclaboussures impactent certaines parties de l’image.
Walker a étudié l’art dans le Tennessee et en Arizona, et travaille aujourd’hui à New York. L’univers des médias dans lequel il baigne au quotidien, notamment les magazines, les panneaux publicitaires et les graffitis de rue, alimente sa pratique de façon significative. Ses œuvres explorent notre relation troublée avec ces images puissantes, à la fois complexes, ambiguës et instables.
L’image de Walker est similaire, mais pas tout à fait identique, à la photographie utilisée par Andy Warhol dans sa série « Race Riot ». Leur très grande proximité visuelle est troublante. Mais ces quelques différences nous obligent à regarder de plus près. « Cette image documentaire, comme celle que Warhol a utilisée pour sa série 'Race Riot', a d’abord été diffusée grâce à la manipulation stratégique de la presse par Martin Luther King », [1] note Walker.
Alors que Warhol a exécuté ses œuvres dans la foulée immédiate de la manifestation, Walker s’attache à maintenir une certaine distance historique. Il étudie les changements de signification de l’image au fil du temps, se demandant si ce moment tragique de l’histoire américaine n’est pas devenu une simple marchandise esthétique.
Comme Warhol, Walker travaille par séries. Les changements apparaissent à travers la répétition et la variation. Les premières œuvres de Black Star Press sont en noir et blanc, les éclaboussures étant appliquées avec du chocolat. Dans les versions rouges, les éclaboussures sont imprimées à l’aide d’un procédé mécanique. L’image de Walker semble usée par la manipulation et la circulation. Ses marques évoquent le geste pictural, mais aussi l’effacement, le vandalisme et la violence.
[1] K. Walker, cité dans B. Nickas, "My Pop", dans Artforum, Volume 42, No. 2, New York, octobre 2004.
Kelley Walker hijacks images from the public domain. He manipulates and recycles them, using layers of scanning, printing and painterly techniques. Black Star Press (2008) started with a photograph taken in May 1963 in Birmingham, Alabama, showing a civil-rights demonstrator being attacked by a policeman with a dog. Walker has inverted the image and turned it bright red. Pools, drips and splashes obscure parts of the picture.
Walker studied art in Tennessee and Arizona, and now works in New York. The world of visual media that surrounds him, including magazines, billboard advertisements and street graffiti, informs his practice. His works explore our troubled relationship to these potent images. They are complex, ambiguous and unstable.
Walker’s image here is similar, though not identical, to the photograph used in Andy Warhol’s ‘’Race Riot’’ series. The feeling of near-recognition is uncanny. The differences ask that we look closely. “This documentary image, like the one Warhol used for his ‘Race Riot’s eries, first entered into circulation through the strategic manipulation of the press by Martin Luther King,” [1] notes Walker.
Where Warhol made his works in the protest’s immediate aftermath, Walker is working at some historical distance. He probes the image’s shifts in meaning over time, asking whether this moment of horror has become a mere aesthetic commodity.
Like Warhol, Walker works in series. Changes emerge through repetition and variation. The earliest Black Star Press works are black and white, with the splashes applied in chocolate. In the red versions, the splashes are mechanically printed. Walker’s picture seems worn by handling and circulation. Its marks evoke painterly gesture, but also erasure, vandalism and violence.
[1] K. Walker, quoted in B. Nickas, ‘'My Pop’', in Artforum, Volume 42, No. 2, New York, October 2004.
Walker a étudié l’art dans le Tennessee et en Arizona, et travaille aujourd’hui à New York. L’univers des médias dans lequel il baigne au quotidien, notamment les magazines, les panneaux publicitaires et les graffitis de rue, alimente sa pratique de façon significative. Ses œuvres explorent notre relation troublée avec ces images puissantes, à la fois complexes, ambiguës et instables.
L’image de Walker est similaire, mais pas tout à fait identique, à la photographie utilisée par Andy Warhol dans sa série « Race Riot ». Leur très grande proximité visuelle est troublante. Mais ces quelques différences nous obligent à regarder de plus près. « Cette image documentaire, comme celle que Warhol a utilisée pour sa série 'Race Riot', a d’abord été diffusée grâce à la manipulation stratégique de la presse par Martin Luther King », [1] note Walker.
Alors que Warhol a exécuté ses œuvres dans la foulée immédiate de la manifestation, Walker s’attache à maintenir une certaine distance historique. Il étudie les changements de signification de l’image au fil du temps, se demandant si ce moment tragique de l’histoire américaine n’est pas devenu une simple marchandise esthétique.
Comme Warhol, Walker travaille par séries. Les changements apparaissent à travers la répétition et la variation. Les premières œuvres de Black Star Press sont en noir et blanc, les éclaboussures étant appliquées avec du chocolat. Dans les versions rouges, les éclaboussures sont imprimées à l’aide d’un procédé mécanique. L’image de Walker semble usée par la manipulation et la circulation. Ses marques évoquent le geste pictural, mais aussi l’effacement, le vandalisme et la violence.
[1] K. Walker, cité dans B. Nickas, "My Pop", dans Artforum, Volume 42, No. 2, New York, octobre 2004.
Kelley Walker hijacks images from the public domain. He manipulates and recycles them, using layers of scanning, printing and painterly techniques. Black Star Press (2008) started with a photograph taken in May 1963 in Birmingham, Alabama, showing a civil-rights demonstrator being attacked by a policeman with a dog. Walker has inverted the image and turned it bright red. Pools, drips and splashes obscure parts of the picture.
Walker studied art in Tennessee and Arizona, and now works in New York. The world of visual media that surrounds him, including magazines, billboard advertisements and street graffiti, informs his practice. His works explore our troubled relationship to these potent images. They are complex, ambiguous and unstable.
Walker’s image here is similar, though not identical, to the photograph used in Andy Warhol’s ‘’Race Riot’’ series. The feeling of near-recognition is uncanny. The differences ask that we look closely. “This documentary image, like the one Warhol used for his ‘Race Riot’s eries, first entered into circulation through the strategic manipulation of the press by Martin Luther King,” [1] notes Walker.
Where Warhol made his works in the protest’s immediate aftermath, Walker is working at some historical distance. He probes the image’s shifts in meaning over time, asking whether this moment of horror has become a mere aesthetic commodity.
Like Warhol, Walker works in series. Changes emerge through repetition and variation. The earliest Black Star Press works are black and white, with the splashes applied in chocolate. In the red versions, the splashes are mechanically printed. Walker’s picture seems worn by handling and circulation. Its marks evoke painterly gesture, but also erasure, vandalism and violence.
[1] K. Walker, quoted in B. Nickas, ‘'My Pop’', in Artforum, Volume 42, No. 2, New York, October 2004.