拍品專文
Un certificat de Madame Maya Widmaier-Picasso sera remis à l'acquéreur.
Monsieur Claude Picasso a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
Homme à la guitare est l'un des thèmes majeurs de Picasso qui exécuta cinq toiles éponymes entre 1910 et 1914 et de nombreuses études à la mine de plomb et encre de Chine. Notre Homme à la guitare exécuté à la mine de plomb durant l'hiver 1912-13, est un exemple de la détermination de l'artiste à explorer les chemins des théories cubistes qu'il développe depuis déjà plusieurs années.
Les oeuvres réalisées entre 1910 et le printemps 1912 sont construites à l'aide de figures et de motifs intégrés à une grille qui s'étend sur toute la composition. A partir de l'été 1912, c'est l'assemblage de plans et de lignes relativement autonomes qui met en exergue les éléments, à l'instar de Tête d'homme (fig. 1), réalisé à Sorgues durant l'été 1912, conservé au musée national Picasso à Paris. La tête semble dans ce cas se dresser sur un plan rectangulaire, campée sur un socle.
Ces dessins ont appelé à des compositions d'un genre nouveau. En effet, les oeuvres exécutées dès la fin 1912 semblent davantage insister sur l'idée de la forme en saillie dans l'espace. Dans notre Homme à la guitare le plan oblique est plus large en sa base qu'en son sommet. Et au lieu de rester parallèle au plan de la feuille comme ce fut le cas dans les oeuvres des années précédentes, le plan vu en raccourci semble avancer vers le spectateur dans la partie inférieure. La structure abstraite, proche de l'imaginaire, énoncée par la simplification de la facture cubiste, autorise une transformation infinie de l'identité du motif et de la figure. Si une tête d'homme peut être induite par deux bandes verticales que coupe une bande oblique, la guitare est elle aussi réduite à sa simple forme: l'agencement des plans ne dépend plus de l'identité réelle du motif mais de sa force à projeter des signes d'identité. Ainsi, pour une tête d'homme, ces signes sont les oreilles, la bouche, les yeux. Pour la guitare, ce sont les chevilles, les frettes, et le galbe significatif de son contour. Notre oeuvre, qui a figuré dans la grande exposition Picasso and Braque : Pioneering Cubism organisée par le MoMA en 1989-1990, possède cette simplicité structurale, presque caricaturale. Même si Picasso crée cette apparence arbitraire des motifs, il la limite en nous montrant comment y discerner une ressemblance.
Homme à la Guitare is one of Picasso's major themes for which he produced five eponymous canvasses between 1910 and 1914 and numerous studies in pencil and Indian ink. Our Homme à la Guitare, executed in pencil in the winter of 1912-13, is an example of the artist's determination to explore every aspect of Cubist theory which he had been developing for several years.
His works executed between 1910 and the spring of 1912 use a construction of figures and subjects incorporated into a grid which lies across the whole composition. From the summer of 1912, however, the subjects and figures are emphasised through an assemblage of planes and relatively autonomous lines, as in Tête d'Homme (Fig. 1), executed in Sorgues in the summer of 1912 and housed at the Musée National Picasso in Paris, where the head appears to sit in a rectangular plane, set on a base. These drawings heralded a new genre of composition. From the end of 1912, the artist's works seem to focus more on the idea of a form protruding into space. In the present Homme la Guitare, the diagonal plane is wider at its base than at its peak. Instead of remaining parallel to the plane of the paper, as had been the case in previous works, the plane viewed in foreshortening seems to advance towards the spectator at the bottom edge. The abstract, almost imaginary structure formed through this simplification of the Cubist approach, allows an infinite transformation of the identity of the subject or the figure. While a man's head is implied by two vertical strips cutting through a diagonal one, the guitar is also reduced to its simplest form: by such the layout of planes no longer depends on the real identity of the central subject but its power to project symbols of its identity. So for a man's head, these symbols are the ears, the mouth, or the eyes. For the guitar, they are its tuning pegs, its frets and the symbolic curve of its body. Our work, which featured in the major exhibition, "Picasso and Braque: Pioneering Cubism", organised by MoMA in 1989-1990, possesses this structural, almost exaggerated simplicity. Thus even when Picasso creates the arbitrary appearance of a subject, he limits this effect by showing us how to discern its likeness.
Monsieur Claude Picasso a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
Homme à la guitare est l'un des thèmes majeurs de Picasso qui exécuta cinq toiles éponymes entre 1910 et 1914 et de nombreuses études à la mine de plomb et encre de Chine. Notre Homme à la guitare exécuté à la mine de plomb durant l'hiver 1912-13, est un exemple de la détermination de l'artiste à explorer les chemins des théories cubistes qu'il développe depuis déjà plusieurs années.
Les oeuvres réalisées entre 1910 et le printemps 1912 sont construites à l'aide de figures et de motifs intégrés à une grille qui s'étend sur toute la composition. A partir de l'été 1912, c'est l'assemblage de plans et de lignes relativement autonomes qui met en exergue les éléments, à l'instar de Tête d'homme (fig. 1), réalisé à Sorgues durant l'été 1912, conservé au musée national Picasso à Paris. La tête semble dans ce cas se dresser sur un plan rectangulaire, campée sur un socle.
Ces dessins ont appelé à des compositions d'un genre nouveau. En effet, les oeuvres exécutées dès la fin 1912 semblent davantage insister sur l'idée de la forme en saillie dans l'espace. Dans notre Homme à la guitare le plan oblique est plus large en sa base qu'en son sommet. Et au lieu de rester parallèle au plan de la feuille comme ce fut le cas dans les oeuvres des années précédentes, le plan vu en raccourci semble avancer vers le spectateur dans la partie inférieure. La structure abstraite, proche de l'imaginaire, énoncée par la simplification de la facture cubiste, autorise une transformation infinie de l'identité du motif et de la figure. Si une tête d'homme peut être induite par deux bandes verticales que coupe une bande oblique, la guitare est elle aussi réduite à sa simple forme: l'agencement des plans ne dépend plus de l'identité réelle du motif mais de sa force à projeter des signes d'identité. Ainsi, pour une tête d'homme, ces signes sont les oreilles, la bouche, les yeux. Pour la guitare, ce sont les chevilles, les frettes, et le galbe significatif de son contour. Notre oeuvre, qui a figuré dans la grande exposition Picasso and Braque : Pioneering Cubism organisée par le MoMA en 1989-1990, possède cette simplicité structurale, presque caricaturale. Même si Picasso crée cette apparence arbitraire des motifs, il la limite en nous montrant comment y discerner une ressemblance.
Homme à la Guitare is one of Picasso's major themes for which he produced five eponymous canvasses between 1910 and 1914 and numerous studies in pencil and Indian ink. Our Homme à la Guitare, executed in pencil in the winter of 1912-13, is an example of the artist's determination to explore every aspect of Cubist theory which he had been developing for several years.
His works executed between 1910 and the spring of 1912 use a construction of figures and subjects incorporated into a grid which lies across the whole composition. From the summer of 1912, however, the subjects and figures are emphasised through an assemblage of planes and relatively autonomous lines, as in Tête d'Homme (Fig. 1), executed in Sorgues in the summer of 1912 and housed at the Musée National Picasso in Paris, where the head appears to sit in a rectangular plane, set on a base. These drawings heralded a new genre of composition. From the end of 1912, the artist's works seem to focus more on the idea of a form protruding into space. In the present Homme la Guitare, the diagonal plane is wider at its base than at its peak. Instead of remaining parallel to the plane of the paper, as had been the case in previous works, the plane viewed in foreshortening seems to advance towards the spectator at the bottom edge. The abstract, almost imaginary structure formed through this simplification of the Cubist approach, allows an infinite transformation of the identity of the subject or the figure. While a man's head is implied by two vertical strips cutting through a diagonal one, the guitar is also reduced to its simplest form: by such the layout of planes no longer depends on the real identity of the central subject but its power to project symbols of its identity. So for a man's head, these symbols are the ears, the mouth, or the eyes. For the guitar, they are its tuning pegs, its frets and the symbolic curve of its body. Our work, which featured in the major exhibition, "Picasso and Braque: Pioneering Cubism", organised by MoMA in 1989-1990, possesses this structural, almost exaggerated simplicity. Thus even when Picasso creates the arbitrary appearance of a subject, he limits this effect by showing us how to discern its likeness.