Provenant de la collection d'un gentleman européen
Pablo Picasso (1881-1973)
Tête d'homme
細節
Pablo Picasso (1881-1973)
Tête d'homme
daté et numéroté '10.12.64. II' (au revers)
huile sur toile
35.1 x 27 cm.
Peint le 10 décembre 1964
dated and numbered '10.12.64. II' (on the reverse)
oil on canvas
13 ¾ x 10 5/8 in.
Painted on the 10th of December 1964
Tête d'homme
daté et numéroté '10.12.64. II' (au revers)
huile sur toile
35.1 x 27 cm.
Peint le 10 décembre 1964
dated and numbered '10.12.64. II' (on the reverse)
oil on canvas
13 ¾ x 10 5/8 in.
Painted on the 10th of December 1964
來源
Succession de l'artiste.
Galeria Nasoni, Porto.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel, dans les années 1980.
Galeria Nasoni, Porto.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel, dans les années 1980.
出版
C. Zervos, Pablo Picasso, Paris, 1971, vol. XXIV, no. 310 (illustré, pl. 122).
更多詳情
Le visage vigoureux et attentif de Tête d’homme est un alter ego fascinant de Pablo Picasso, à la fois référence à l’artiste lui-même et témoignage captivant de la façon dont il explore le thème de la jeunesse. Tout au long de sa carrière, l’artiste andalou s’est représenté au travers d’une série de personnages pour renforcer les aspects allégoriques de son travail. Arlequin, faune, minotaure ou mousquetaire, les personnages auxquels s’associe Picasso sont sans aucun doute parmi les plus complexes et les plus riches de l’histoire de l’art moderne, et constituent un aspect fondamental de l’héritage de l’artiste.
Peint le 10 décembre 1964, Tête d’homme fait partie d’une série de portraits d’homme que Pablo Picasso exécute dans son mas provençal de Notre-Dame-de Vie à Mougins. Il y vit aux côtés de sa dernière muse Jacqueline Roque qu’il a épousé en 1961. Picasso a alors 83 ans mais son énergie créatrice ne tarit pas pour autant.
Deux thèmes distincts récurrents dans tout l’œuvre de l’artiste sont clairement identifiables dans Tête d’homme: même si Picasso ne portait pas de barbe, cette représentation d’un homme plus jeune qu’il ne l’est au moment de l’exécution, est une manière pour lui de se rajeunir et d’incarner une certaine virilité. C’est également le portrait d’un matelot portant la traditionnelle marinière. Les premiers thèmes de la jeunesse et de la virilité sont explorés par Picasso tout au long des soixante-dix ans de sa carrière artistique. Lors de ses débuts à Paris, il fréquente de jeunes artistes avec qui il partage la découverte de ce nouvel univers, où l’ambition se heurte souvent à l’adversité. Une fois père, Picasso voit son énergie et sa curiosité redynamisées par ses enfants, qui insufflent à son travail un véritable renouveau. À partir de la fin des années 1940, Picasso utilise ses portraits du jeune homme, du fils, comme représentations de lui-même plus jeune. Pour évoquer sa virilité, Picasso s’est souvent mesuré au minotaure, au torero ou au mousquetaire. Enfin, à l’âge mûr, sa vision s’élargit à toute sa vie et au-delà, pour englober l’histoire des artistes qui l’ont précédés, un royaume où la présence de silhouettes juvéniles éveille la nostalgie.
Notre portrait incarne plusieurs de ces concepts. Picasso utilise diverses techniques visuelles pour représenter la jeunesse de son sujet. Montré de face, le visage est décrit au moyen de rayures, de traits et de points. Les plans du nez et des pommettes sont ciselés en couleur pure contrastant intensément avec la blancheur du visage. L’effet général rappelle la manière des premiers dessins d’enfants et illustre la déclaration de l’artiste selon laquelle la technique en peinture est importante, « à condition d’en avoir tant… qu’elle cesse complètement d’exister» (cité in J. Richardson, Late Picasso: Paintings, sculpture, drawings, prints 1953-1972, cat. exp., Londres et Paris, 1988, p. 42). Comme dans d’autres œuvres comparables de l’époque, les yeux formés de points noirs entourés d’une surface noire ou rouge domine le visage. Grands ouverts, les yeux soutiennent le regard du spectateur. Ces portraits de Picasso rappellent aussi ceux du Fayoum, à l’époque de l’Égypte romaine, où le défunt est représenté en prévision de son entrée dans l’au-delà. Les portraits de Picasso dégagent ce sentiment de transcendance du temps, mais plutôt qu’appréhender l’avenir, ils évoquent le passé, la tentative de l’artiste de capturer une vitalité perdue.
La marinière traditionnelle du modèle ajoute un élément qui souligne la nature autobiographique de Tête d’homme. Picasso lui-même en porte souvent, comme on peut le voir sur plusieurs des photographies les plus célèbres de l’artiste. Le désir de Picasso de se voir associé aux marins vient de son admiration pour ces personnages puissants, probablement vus sur les quais d’Antibes ou de Cannes. Pour Picasso, le marin est l’archétype de la Méditerranée antique, un lien vers une période d’aventures épiques. Le personnage de Tête d’homme fixe le spectateur avec une certaine défiance. Tel un Ulysse contemporain, ce jeune homme jette sur le monde un regard dépourvu de crainte et plein d’espoir.
The vigorously depicted face in Tête d’homme offers an intriguing alter ego portrait by Pablo Picasso, immediately identifiable as self-referential whilst also offering a captivating example of the artist’s exploration of the theme of youth. Throughout his career, the Andalusian artist portrayed himself through a series of surrogate personalities, employed as a means to reinforce the allegorical aspects of his work. As Harlequin, Faune, Minotaur or Musketeer, Picasso’s cast of self associative characters is unquestionably the richest and most complex in the history of modern art, and constitutes one of the fundamental elements of the artist’s legacy.
Painted on 10th December 1964, Tête d’homme is one of a series of male portraits Pablo Picasso produced at his Provençal farm Notre-Dame de-Vie near Mougins. He lived there with his last muse, Jacqueline Roque, whom he married in 1961. Picasso was then 83 years old but his creative drive remained as vigorous as ever.
Two distinct themes which recur throughout the artist’s work are clearly represented in Tête d’homme: notwithstanding its title referring to a man, the present work is clearly the depiction of a man clearly younger as Picasso is at the time of execution and as such a representation of youth. It is also a portrayal of a matelot or traditional sailor type. The first of these themes, that of youth, was one which Picasso would explore across the breadth of his seventy years of artistic activity. In his early years in Paris he close to fellow young artists and performers with whom he felt a shared sense of discovery whilst caught up in a world of ambition and hardship. As a father, Picasso’s energies and inquisitiveness were rekindled by the presence of his children, bringing to his work a sense of renewal through his observation of children’s innocence and directness. From the late 1940s, Picasso would use the portrayal of a young man, the son, as a junior edition of himself. Lastly, in his mature years, Picasso’s vision stretched back both across his own life and beyond to encompass the histories of previous artists, a realm where nostalgia and substitution resonated through the presence of youthful figures.
The present portrait serves to embody several of these concepts. Picasso’s depiction of his subject’s youthfulness is achieved through the use of specific visual devices. Depicted straight on, the face is defined by a shorthand of stripes, dashes and dots. The planes of the nose and cheekbones are chiseled in pure colour which contrast strongly against the whiteness of his face. The overall effect thereby recalls the manner of a child’s first drawings, and illustrates the artists belief that technique in painting was important, “on condition that one has so much... that it completely ceases to exist” (quoted in J. Richardson, Late Picasso: Paintings, sculpture, drawings, prints 1953-1972, exh.cat., London and Paris, 1988, p. 42). As in other comparable works from this period the face here is dominated by eyes formed of black dots surrounded by a sweep of yellow or red. Wide open, the eyes hold the viewer’s gaze. Picasso’s portraits also recall those of Fayoum, from the Roman Egypt era, where the deceased’s likeness was painted in preparation for entering the afterlife. Picasso’s portraits share this notion of transcending time, but rather than apprehending the future they allude to the past, of the artist’s attempt to capture a lost vitality. The presence of the traditional marinière or striped sailor’s shirt worn by the sitter here adds a further layer which underscores the self-referential nature of Tête d’homme. Picasso himself often wore a marinière, as testament by several of the most celebrated photographs of the artist. Picasso’s desire to associate himself with sailors reveals an admiration the artist felt for these brawny personalities, some of whom he no doubt encountered at the docks in Antibes or Cannes. To Picasso, the sailor represented an archetype of the Mediterranean’s past, bridging the gap to a time of epic adventures. Other than the presence of his marinière, the personality depicted in Tête d’homme looks at the spectator with certain defiance. A modern day Ulysse, this youth faces the world with fearlessness and expectation.
Peint le 10 décembre 1964, Tête d’homme fait partie d’une série de portraits d’homme que Pablo Picasso exécute dans son mas provençal de Notre-Dame-de Vie à Mougins. Il y vit aux côtés de sa dernière muse Jacqueline Roque qu’il a épousé en 1961. Picasso a alors 83 ans mais son énergie créatrice ne tarit pas pour autant.
Deux thèmes distincts récurrents dans tout l’œuvre de l’artiste sont clairement identifiables dans Tête d’homme: même si Picasso ne portait pas de barbe, cette représentation d’un homme plus jeune qu’il ne l’est au moment de l’exécution, est une manière pour lui de se rajeunir et d’incarner une certaine virilité. C’est également le portrait d’un matelot portant la traditionnelle marinière. Les premiers thèmes de la jeunesse et de la virilité sont explorés par Picasso tout au long des soixante-dix ans de sa carrière artistique. Lors de ses débuts à Paris, il fréquente de jeunes artistes avec qui il partage la découverte de ce nouvel univers, où l’ambition se heurte souvent à l’adversité. Une fois père, Picasso voit son énergie et sa curiosité redynamisées par ses enfants, qui insufflent à son travail un véritable renouveau. À partir de la fin des années 1940, Picasso utilise ses portraits du jeune homme, du fils, comme représentations de lui-même plus jeune. Pour évoquer sa virilité, Picasso s’est souvent mesuré au minotaure, au torero ou au mousquetaire. Enfin, à l’âge mûr, sa vision s’élargit à toute sa vie et au-delà, pour englober l’histoire des artistes qui l’ont précédés, un royaume où la présence de silhouettes juvéniles éveille la nostalgie.
Notre portrait incarne plusieurs de ces concepts. Picasso utilise diverses techniques visuelles pour représenter la jeunesse de son sujet. Montré de face, le visage est décrit au moyen de rayures, de traits et de points. Les plans du nez et des pommettes sont ciselés en couleur pure contrastant intensément avec la blancheur du visage. L’effet général rappelle la manière des premiers dessins d’enfants et illustre la déclaration de l’artiste selon laquelle la technique en peinture est importante, « à condition d’en avoir tant… qu’elle cesse complètement d’exister» (cité in J. Richardson, Late Picasso: Paintings, sculpture, drawings, prints 1953-1972, cat. exp., Londres et Paris, 1988, p. 42). Comme dans d’autres œuvres comparables de l’époque, les yeux formés de points noirs entourés d’une surface noire ou rouge domine le visage. Grands ouverts, les yeux soutiennent le regard du spectateur. Ces portraits de Picasso rappellent aussi ceux du Fayoum, à l’époque de l’Égypte romaine, où le défunt est représenté en prévision de son entrée dans l’au-delà. Les portraits de Picasso dégagent ce sentiment de transcendance du temps, mais plutôt qu’appréhender l’avenir, ils évoquent le passé, la tentative de l’artiste de capturer une vitalité perdue.
La marinière traditionnelle du modèle ajoute un élément qui souligne la nature autobiographique de Tête d’homme. Picasso lui-même en porte souvent, comme on peut le voir sur plusieurs des photographies les plus célèbres de l’artiste. Le désir de Picasso de se voir associé aux marins vient de son admiration pour ces personnages puissants, probablement vus sur les quais d’Antibes ou de Cannes. Pour Picasso, le marin est l’archétype de la Méditerranée antique, un lien vers une période d’aventures épiques. Le personnage de Tête d’homme fixe le spectateur avec une certaine défiance. Tel un Ulysse contemporain, ce jeune homme jette sur le monde un regard dépourvu de crainte et plein d’espoir.
The vigorously depicted face in Tête d’homme offers an intriguing alter ego portrait by Pablo Picasso, immediately identifiable as self-referential whilst also offering a captivating example of the artist’s exploration of the theme of youth. Throughout his career, the Andalusian artist portrayed himself through a series of surrogate personalities, employed as a means to reinforce the allegorical aspects of his work. As Harlequin, Faune, Minotaur or Musketeer, Picasso’s cast of self associative characters is unquestionably the richest and most complex in the history of modern art, and constitutes one of the fundamental elements of the artist’s legacy.
Painted on 10th December 1964, Tête d’homme is one of a series of male portraits Pablo Picasso produced at his Provençal farm Notre-Dame de-Vie near Mougins. He lived there with his last muse, Jacqueline Roque, whom he married in 1961. Picasso was then 83 years old but his creative drive remained as vigorous as ever.
Two distinct themes which recur throughout the artist’s work are clearly represented in Tête d’homme: notwithstanding its title referring to a man, the present work is clearly the depiction of a man clearly younger as Picasso is at the time of execution and as such a representation of youth. It is also a portrayal of a matelot or traditional sailor type. The first of these themes, that of youth, was one which Picasso would explore across the breadth of his seventy years of artistic activity. In his early years in Paris he close to fellow young artists and performers with whom he felt a shared sense of discovery whilst caught up in a world of ambition and hardship. As a father, Picasso’s energies and inquisitiveness were rekindled by the presence of his children, bringing to his work a sense of renewal through his observation of children’s innocence and directness. From the late 1940s, Picasso would use the portrayal of a young man, the son, as a junior edition of himself. Lastly, in his mature years, Picasso’s vision stretched back both across his own life and beyond to encompass the histories of previous artists, a realm where nostalgia and substitution resonated through the presence of youthful figures.
The present portrait serves to embody several of these concepts. Picasso’s depiction of his subject’s youthfulness is achieved through the use of specific visual devices. Depicted straight on, the face is defined by a shorthand of stripes, dashes and dots. The planes of the nose and cheekbones are chiseled in pure colour which contrast strongly against the whiteness of his face. The overall effect thereby recalls the manner of a child’s first drawings, and illustrates the artists belief that technique in painting was important, “on condition that one has so much... that it completely ceases to exist” (quoted in J. Richardson, Late Picasso: Paintings, sculpture, drawings, prints 1953-1972, exh.cat., London and Paris, 1988, p. 42). As in other comparable works from this period the face here is dominated by eyes formed of black dots surrounded by a sweep of yellow or red. Wide open, the eyes hold the viewer’s gaze. Picasso’s portraits also recall those of Fayoum, from the Roman Egypt era, where the deceased’s likeness was painted in preparation for entering the afterlife. Picasso’s portraits share this notion of transcending time, but rather than apprehending the future they allude to the past, of the artist’s attempt to capture a lost vitality. The presence of the traditional marinière or striped sailor’s shirt worn by the sitter here adds a further layer which underscores the self-referential nature of Tête d’homme. Picasso himself often wore a marinière, as testament by several of the most celebrated photographs of the artist. Picasso’s desire to associate himself with sailors reveals an admiration the artist felt for these brawny personalities, some of whom he no doubt encountered at the docks in Antibes or Cannes. To Picasso, the sailor represented an archetype of the Mediterranean’s past, bridging the gap to a time of epic adventures. Other than the presence of his marinière, the personality depicted in Tête d’homme looks at the spectator with certain defiance. A modern day Ulysse, this youth faces the world with fearlessness and expectation.
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Veuillez noter la provenance additionnelle pour ce lot:
Succession de l'artiste.
Galerie Nasoni, Porto.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel, dans les années 1980.
Please kindly note the additional provenance for this lot:
The artist's estate.
Galerie Nasoni, Porto.
Acquired from the above by the present owner, in the 1980's.
Succession de l'artiste.
Galerie Nasoni, Porto.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel, dans les années 1980.
Please kindly note the additional provenance for this lot:
The artist's estate.
Galerie Nasoni, Porto.
Acquired from the above by the present owner, in the 1980's.
榮譽呈獻
Adélaïde Quéau