Le succès de la composition de ces deux grands et spectaculaires dessins (lots 116 et 117) est attesté par l’existence d’un nombre relativement important de versions par Boucher et son atelier. Le Städelsches Kunstinstitut de Francfort conserve une paire de dessins de dimensions similaires et de mêmes sujets, mais signés et datés 1752 (cat. exp. Französische Zeichnungen im Städelschen Kunstinstitut, Francfort, 1989-87, nos. 87-8). Des versions isolées de la Femme vue de profil sont au Nationalmuseum de Stockholm, à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg et en collections privées: l’une, signée et datée 1752 anciennement dans la collection Veil-Picard (vente Christie’s, 1 avril 2011, lot 87), l’autre autrefois dans le cabinet Alfred de Rothschild (cat. exp. François Boucher. Fragments of a World Picture, Copenhague, 2012, no. 35). La figure de la Femme vue de dos se retrouve sur La fontaine d’amour, une grande toile, aujourd’hui au musée Getty à Los Angeles, ayant servi de carton de tapisserie pour la première tenture de La noble pastorale, tissée à Beauvais en 1748. La Femme vue de profil ne se retrouve quant à elle dans aucune composition peinte connue de Boucher. Il est possible que l’artiste l’ait imaginée pour figurer dans une pièce de la même tenture de La noble pastorale, mais qu’il l’a finalement omise. Il a été suggéré que la Femme vue de profil est un portrait de Madame de Pompadour qui était depuis 1748 la favorite du roi Louis XV. Cette identification est plausible car la marquise fut dans la première moitié des années 1750 la principale commanditaire de Boucher qui fut aussi, à partir de 1751, son professeur de dessin et de gravure. La physionomie et le vêtement de la Femme vue de profil sont proches de ceux des portraits de la marquise réalisés par Boucher. Elle porte, en effet, le costume à l’Espagnole avec robe à manches bouffettes et collerette-ruche autour du cou avec laquelle la favorite fut, par exemple, représentée dans le célèbre portrait du Louvre (inv. RF 2142).Aucun des dessins connus de la Femme vue de dos et de la Femme vue de profil ne peut être considéré comme une étude réalisée par Boucher en préparation d’un tableau. Leur côté fort achevé, leurs importantes dimensions, tout comme l’usage de craies de couleur suggèrent qu’ils furent exécutés comme des ‘œuvres d’art en soi’ dont le succès des premiers exemplaires auprès des amateurs amena Boucher et son atelier à en multiplier les versions. Le fait que les seuls exemplaires signés portent la date de 1752, soit deux ans après l’exécution des cartons de tapisserie de la tenture de la noble pastorale, semble confirmer cette hypothèse.
FRANÇOIS BOUCHER (PARIS 1703-1770) ET ATELIER
Femme dans un parc, tournée vers la droite, autrefois dite 'Madame de Pompadour'
Details
FRANÇOIS BOUCHER (PARIS 1703-1770) ET ATELIER
Femme dans un parc, tournée vers la droite, autrefois dite 'Madame de Pompadour'
pierre noire, sanguine, craie blanche et craies de couleur, estompe
52,7 x 40,5 cm.
Femme dans un parc, tournée vers la droite, autrefois dite 'Madame de Pompadour'
pierre noire, sanguine, craie blanche et craies de couleur, estompe
52,7 x 40,5 cm.
Provenance
Probablement Marie-Louise de Jullienne; Paris, 5 novembre 1778, lot 90 ('[Boucher]. Une jeune femme vêtue d'un juste au corps de satin, ayant une fraize au col. Sur papier gris, au crayon noir . H. 20 pouc. larg. 17 pouc. sous verre.').
Probablement Berthélémy-Augustin Blondel d'Azincourt; Paris, 10 février 1783, partie du lot 144 ([Boucher]. Deux études de figures de jeunes femmes ajustées chacune d'une robe de soie. Ces deux morceaux largement touchés sont faits d'après nature aux trois crayons & estompés sur papier gris.').
Van Parijs (L. 2531), avec son numéro associé '1041'; Bruxelles, 16 avril 1861, lot 1040 ('Watteau. Grande étude de femme, vue de profil; deux crayons.').
J. de Cailleux (L. 4461).
Probablement Berthélémy-Augustin Blondel d'Azincourt; Paris, 10 février 1783, partie du lot 144 ([Boucher]. Deux études de figures de jeunes femmes ajustées chacune d'une robe de soie. Ces deux morceaux largement touchés sont faits d'après nature aux trois crayons & estompés sur papier gris.').
Van Parijs (L. 2531), avec son numéro associé '1041'; Bruxelles, 16 avril 1861, lot 1040 ('Watteau. Grande étude de femme, vue de profil; deux crayons.').
J. de Cailleux (L. 4461).
Literature
S. de Ricci, Les dessins français. Chefs d'oeuvre de l'art français à l'exposition de 1937, Paris, 1937, pl. XVII.
Exhibited
Paris, Galerie Charpentier, Boucher, 1932, no. 48.
Paris, musée des arts décoratifs, Les Goncourt et leur temps, 1946, no. 346.
Londres, The Matthiesen Gallery, Exhibition of French Master Drawings of the 18th Century, 1950, no. 107.
Paris, Galerie Charpentier, Deux siècles d'élégance, 1951, no. 317.
Paris, Galerie Cailleux, Exposition François Boucher: premier peintre du Roi, 1964, no. 47.
Paris, musée des arts décoratifs, Les Goncourt et leur temps, 1946, no. 346.
Londres, The Matthiesen Gallery, Exhibition of French Master Drawings of the 18th Century, 1950, no. 107.
Paris, Galerie Charpentier, Deux siècles d'élégance, 1951, no. 317.
Paris, Galerie Cailleux, Exposition François Boucher: premier peintre du Roi, 1964, no. 47.
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