Lot Essay
Notre présent mobilier provient de la très célèbre collection Arthuro Lopez- Willshaw. D’origine chilienne, Lopez-Willshaw a hérité d’une vaste fortune familiale et s’installe à Paris dans l’entre-deux-guerres et acquiert en 1928 l’hôtel Rodocanachi. Avec son ami Alexis de Redé, également passionné par les arts français du XVIIIe siècle, il soutient Versailles à travers notamment la rénovation de la Chambre du Roi. Son hôtel de Neuilly regorgeant de trésors est d’ailleurs connu sous le surnom de « petit Versailles ». Son incroyable salle de bal célèbre pour ses murs parés de coquillages est directement inspirée de l’intérieur de la Chaumière aux coquillages construite en 1779-1780 par le duc de Penthièvre pour la princesse de Lamballe dans le domaine princier de Rambouillet ; Lopez-Willshaw a également contribué à sa restauration.
Louis Delanois (1731- 1792) eut un parcours relativement atypique. Jeune provincial, orphelin de père et de mère il part vivre chez son oncle qui l’envoie en apprentissage chez un menuisier. Devenant rapidement maître, en 1761, il décide finalement de s’agrandir et de s’orienter vers la menuiserie en bâtiment et le commerce du bois qui devaient probablement être davantage lucratifs que la simple menuiserie en siège. Peut-être fut-il trop ambitieux ou fut-t-il victime de ses mauvais payeurs, quoi qu’il en soit ses affaires périclitent et il faut attendre sa disparition pour que ses dettes soient enfin payées. Son atelier paraît tout de même bien organisé si l’on considère le nombre important de sous-traitances. Aux côtés d’une production de sièges régulière, de grandes commandes jouèrent un rôle considérable dans son ascension, et nous connaissons quelques noms de clients importants comme le roi de Pologne, la comtesse du Barry ou le comte d’Orsay.
De par l’extrême originalité de leur dessin et de leur qualité d’exécution, ces sièges firent très certainement partie de l’incroyable ensemble mobilier exécuté pour le roi Stanislas de Pologne aux environs de 1765-1770 par l'ornemaniste et fondeur Jean-Louis Prieur. Le profil si particulier des supports d'accotoir à volutes se retrouve notamment sur une suite de sièges estampillée Louis Delanois et toujours conservée au Palais Lazienki (inv ŁKr 146/2- 8), résidence d'été du roi Stanislas près de Varsovie ainsi que véritable showroom des dernières modes parisiennes. Nous savons en effet que dès les années 1760, au moment des premières campagnes d’acquisitions réalisées par Casimir Czempinski celui-ci affirma que "Dans tous les achats que je fais, je donne la préférence au bel antique, au Grec décidé." De plus le Livre-Journal de Delanois attestera de ce tout nouvel intérêt pour l’Antiquité puisqu’il fera mention de plusieurs séries de ce nouveau modèle à dossier médaillon livrées entre 1768 et 1775, avec un pic de production entre 1767 et 1770.
Nous connaissons aujourd’hui tout un corpus de sièges dont la similitude avec l’ensemble encore conservé au Palais Lazienki ainsi qu’avec notre présent lot, nous laisse à penser qu’ils appartenaient tous à ce somptueux mobilier royal. En effet, une suite de sièges quasiment identiques dans son décor, est aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum de New York (Inv. 57.65.2 a 57.65.7 ; ill. dans S. Eriksen, Louis Delanois, menuisier en sièges (1731-1792), pl. XXXV), six autres se trouvaient dans des collections particulières parisiennes (ill. dans S. Eriksen, Early neoclassicism in France, pl. 165), et enfin une paire autrefois dans la collection Ogden Phipps fut vendue chez Sotheby’s à New York, le 19 octobre 2002, lot 134.
Quant à notre présent lot, l’ensemble fut tout d’abord conservé dans la fameuse collection Lopez-Willshaw. Deux autres dans la collection Henri Rabeau, puis les six réunis dans celle de Karl Lagerfeld (vente Christie’s, Monaco, 28 et 29 avril 2000, lot 47). Le canape en suite sera également vendu lors de la vente Lagerfeld sous le lot 49 puis chez Sotheby’s à Paris le 30 novembre 2011, lot 66.
Louis Delanois (1731- 1792) eut un parcours relativement atypique. Jeune provincial, orphelin de père et de mère il part vivre chez son oncle qui l’envoie en apprentissage chez un menuisier. Devenant rapidement maître, en 1761, il décide finalement de s’agrandir et de s’orienter vers la menuiserie en bâtiment et le commerce du bois qui devaient probablement être davantage lucratifs que la simple menuiserie en siège. Peut-être fut-il trop ambitieux ou fut-t-il victime de ses mauvais payeurs, quoi qu’il en soit ses affaires périclitent et il faut attendre sa disparition pour que ses dettes soient enfin payées. Son atelier paraît tout de même bien organisé si l’on considère le nombre important de sous-traitances. Aux côtés d’une production de sièges régulière, de grandes commandes jouèrent un rôle considérable dans son ascension, et nous connaissons quelques noms de clients importants comme le roi de Pologne, la comtesse du Barry ou le comte d’Orsay.
De par l’extrême originalité de leur dessin et de leur qualité d’exécution, ces sièges firent très certainement partie de l’incroyable ensemble mobilier exécuté pour le roi Stanislas de Pologne aux environs de 1765-1770 par l'ornemaniste et fondeur Jean-Louis Prieur. Le profil si particulier des supports d'accotoir à volutes se retrouve notamment sur une suite de sièges estampillée Louis Delanois et toujours conservée au Palais Lazienki (inv ŁKr 146/2- 8), résidence d'été du roi Stanislas près de Varsovie ainsi que véritable showroom des dernières modes parisiennes. Nous savons en effet que dès les années 1760, au moment des premières campagnes d’acquisitions réalisées par Casimir Czempinski celui-ci affirma que "Dans tous les achats que je fais, je donne la préférence au bel antique, au Grec décidé." De plus le Livre-Journal de Delanois attestera de ce tout nouvel intérêt pour l’Antiquité puisqu’il fera mention de plusieurs séries de ce nouveau modèle à dossier médaillon livrées entre 1768 et 1775, avec un pic de production entre 1767 et 1770.
Nous connaissons aujourd’hui tout un corpus de sièges dont la similitude avec l’ensemble encore conservé au Palais Lazienki ainsi qu’avec notre présent lot, nous laisse à penser qu’ils appartenaient tous à ce somptueux mobilier royal. En effet, une suite de sièges quasiment identiques dans son décor, est aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum de New York (Inv. 57.65.2 a 57.65.7 ; ill. dans S. Eriksen, Louis Delanois, menuisier en sièges (1731-1792), pl. XXXV), six autres se trouvaient dans des collections particulières parisiennes (ill. dans S. Eriksen, Early neoclassicism in France, pl. 165), et enfin une paire autrefois dans la collection Ogden Phipps fut vendue chez Sotheby’s à New York, le 19 octobre 2002, lot 134.
Quant à notre présent lot, l’ensemble fut tout d’abord conservé dans la fameuse collection Lopez-Willshaw. Deux autres dans la collection Henri Rabeau, puis les six réunis dans celle de Karl Lagerfeld (vente Christie’s, Monaco, 28 et 29 avril 2000, lot 47). Le canape en suite sera également vendu lors de la vente Lagerfeld sous le lot 49 puis chez Sotheby’s à Paris le 30 novembre 2011, lot 66.