细节
JOAN MITCHELL (1925-1992)
Sans titre
huile sur toile
92 x 73 cm. (36 ¼ x 28 ¾ in.)
Peint en 1988.
来源
L'artiste
Succession de l'artiste
Robert Miller Gallery, New York
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel
展览
Séoul, Galerie Won, Joan Mitchell, avril-mai 1997 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition; non paginé).
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'UNTITLED'; OIL ON CANVAS.

拍品专文

« Je peins d’après des souvenirs de paysages que je porte en moi - et des sentiments que j’ai gardés d’eux, et qui bien sûr sont transformés. Je ne pourrais certainement jamais refléter la nature. Tout l’art est subjectif, n’est-ce pas ? »

“I paint from remembered landscapes that I carry with me – and remembered feelings of them, which of course become transformed. I could certainly never mirror nature. I would like more to paint what it leaves me with. All art is subjective, is it not?“

JOAN MITCHELL

Sans titre témoigne de la maturité artistique des dernières années de Joan Mitchell : la liberté du geste rappelle ses larges polyptiques mais elle a réduit sa toile à un dialogue chromatique poignant, dominé par deux teintes. D’abord un jaune-orangé vif qui capte l’oeil, puis des aplats animés d’un noir de cendres. Autour, des couleurs bourdonnantes s'empressent : des blancs crémeux se mêlent par touches à l’ocre, se muent sur les bords en un rose bisque ; des coups de pinceaux d’un rouge carmin ou d'indigo émergent sous les coulures noires. La peinture est violente et gestuelle, à l’image des expressionnistes abstraits que l’artiste a côtoyés à New York, dans les années 1950, avant de rejoindre Paris.
En 1968 Mitchell s’installe à Vétheuil – un village bordant la Seine où Monet résida avant elle. Elle n'en partira plus, trouvant dans l'isolement un calme propice à son travail. Car l’abstraction de l’américaine, en dépit du geste vif, est le fruit d’une lente élaboration qui vise à transcrire sur la toile le souvenir d’un paysage. Dans Sans titre, l’artiste fige les couleurs pastorales de l’été : « le jaune vient d’ici [Vétheuil] ; j’utilisais très peu de jaune à New York et Paris. C’est le colza, les tournesols…on voit beaucoup de jaune à la campagne » (Joan Mitchell, citée in Y. Lee, The Paintings of Joan Mitchell, New York, 2002, p. 74). Marquée par les Tournesols de Vincent Van Gogh, Joan Mitchell peindra à partir de 1969 de nombreux Sunflowers en hommage au maître. Avec son jaune flamboyant qui se meurt dans le noir, Sans titre témoigne de cette admiration mêlée au geste expressif de Mitchell. Une poésie surgit soudain dans l'explosion des couleurs, celle du souvenir doux d'un été à l'ombre d'un tilleul en fleurs.

In Untitled, the artistic maturity of Joan Mitchell's final years is on display: the freedom of her strokes recalls her polyptychs, reduced here to a chromatic dialogue in two dominant shades. The eye is first drawn to the bright orange-yellow, then to the flat strips of ashy black. These central colours are surrounded by a swarm of others: strokes in shades of creamy white intermingle with ochre, muted at the edges by blush pink; bright red and indigo glow through shades of black. It is a violent swirl of strokes, painted in the tradition of the abstract expressionists with whom the artist rubbed shoulders in 1950s New York before her move to Paris.
In 1968, Mitchell moved to Vétheuil, a village on the Seine and former haunt of Monet. There she would remain, finding the tranquillity of isolation a boon to her work. Indeed, despite the immediacy of Mitchell's style, the abstract quality of her work was achieved through the toiling, laborious effort to recapture a remembered landscape on canvas. In Untitled, the American artist enshrined the pastoral shades of summer: "Yellow comes from here [Vétheuil]; I used very little yellow in New York and Paris. It is rapeseed, sunflowers...one sees a lot of yellow in the country." Joan Mitchell had been influenced by Vincent van Gogh's Sunflowers. Beginning in 1969, she painted many of her own Sunflowers in homage to the master. With its fiery yellow extinguishing itself in strokes of black, Untitled lays bare Mitchell's admiration for Van Gogh, coupled with her own expressive style. There is a poetic quality that leaps out suddenly from this explosion of colours. It is the poetry of sweet remembrance, a summer spent in the shade of a flowering linden tree.

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