拍品专文
De tous les matériaux travaillés par l’Homme, le porphyre est sans doute celui qui connut la fortune la plus singulière. Issu de carrières exploitées dans l’Antiquité mais perdues par la suite, son origine exacte est longtemps demeurée mystérieuse. Défi technique de l’ordre du merveilleux, le travail du porphyre réclame une patience infinie. Sa dureté, symbole d’excellence et d’éternité, contribua au caractère légendaire de cette roche. Sa couleur enfin, à laquelle il doit son nom, a toujours été fortement liée à la gloire impériale. Aussi le porphyre est-il demeuré un moyen de prédilection pour les monarques de manifester leur hégémonie politique, d’établir la pérennité de leur gloire et de démontrer l’excellence de leurs artistes et de leur goût.
Notre paire de vases est sculptée dans le seul porphyre des Anciens; le porphyre rouge d’Egypte extrait des carrières du Gebel Dokhan. L’abandon de ces carrières au Ve siècle a contraint les artistes à réemployer les vestiges de constructions antiques : « tout le porphyre utilisé en Europe du VIe au XVIIIe siècle a été tiré du Mons Porphyrites à l’époque romaine ». (C. Blanc-Riehl in Porphyre, la pierre pourpre des Ptolémée aux Bonaparte, Cat. Expo., Paris, 2003, p.11).
A ce prestige d’une origine antique s’ajoute celui d’une prouesse technique. Le travail du porphyre est d'une difficulté inimagineable. Et pourtant, quelle belle régularité dans les contours de ces vases ! quelles courbes élégantes ! Quel impeccable poli ! Le goût des cannelures, le moelleux des godrons animent la surface qui conserve malgré tout sa netteté presque métallique. Il a fallu attendre le XVIIIème siècle pour atteindre à Paris un tel niveau d’excellence. La collection de porphyres de Louis XIV provenait de commandes passées à Rome. Le Roi, dont on sait pourtant la volonté de produire aux Gobelins, devait se contenter d'importations. Parmi les trente six vases de sa collection, citons la paire de vases navettes conservée à Versailles (inv. SSN378/79). Au XVIIIe siècle, de très rares artistes français percèrent le secret du porphyre. Un seul nom nous est parvenu, celui de Charles Guillemain. Il réalisa pour le duc de Richelieu une exceptionnelle paire de vases à têtes de boucs. Conservés au Musée du Louvre (inv. MR 2863-2864), ils furent achetés à sa mort par le marchand Paillet pour Louis XVI.
Jusqu’à l’exploitation des succédanés suédois et la redécouverte des gisements égyptiens, des vases comme ceux que nous présentons furent considérés, à juste titre, comme des chefs-d’œuvre insignes destinés aux collections royales. Ces pièces par conséquent ne font que de rares apparitions sur le marché. Mentionnons toutefois les vases navettes du baron James de Rothschild au château de Ferrières (vente Christie’s, Paris, 26 octobre 2010, lot 415).
Notre paire de vases est sculptée dans le seul porphyre des Anciens; le porphyre rouge d’Egypte extrait des carrières du Gebel Dokhan. L’abandon de ces carrières au Ve siècle a contraint les artistes à réemployer les vestiges de constructions antiques : « tout le porphyre utilisé en Europe du VIe au XVIIIe siècle a été tiré du Mons Porphyrites à l’époque romaine ». (C. Blanc-Riehl in Porphyre, la pierre pourpre des Ptolémée aux Bonaparte, Cat. Expo., Paris, 2003, p.11).
A ce prestige d’une origine antique s’ajoute celui d’une prouesse technique. Le travail du porphyre est d'une difficulté inimagineable. Et pourtant, quelle belle régularité dans les contours de ces vases ! quelles courbes élégantes ! Quel impeccable poli ! Le goût des cannelures, le moelleux des godrons animent la surface qui conserve malgré tout sa netteté presque métallique. Il a fallu attendre le XVIIIème siècle pour atteindre à Paris un tel niveau d’excellence. La collection de porphyres de Louis XIV provenait de commandes passées à Rome. Le Roi, dont on sait pourtant la volonté de produire aux Gobelins, devait se contenter d'importations. Parmi les trente six vases de sa collection, citons la paire de vases navettes conservée à Versailles (inv. SSN378/79). Au XVIIIe siècle, de très rares artistes français percèrent le secret du porphyre. Un seul nom nous est parvenu, celui de Charles Guillemain. Il réalisa pour le duc de Richelieu une exceptionnelle paire de vases à têtes de boucs. Conservés au Musée du Louvre (inv. MR 2863-2864), ils furent achetés à sa mort par le marchand Paillet pour Louis XVI.
Jusqu’à l’exploitation des succédanés suédois et la redécouverte des gisements égyptiens, des vases comme ceux que nous présentons furent considérés, à juste titre, comme des chefs-d’œuvre insignes destinés aux collections royales. Ces pièces par conséquent ne font que de rares apparitions sur le marché. Mentionnons toutefois les vases navettes du baron James de Rothschild au château de Ferrières (vente Christie’s, Paris, 26 octobre 2010, lot 415).