拍品专文
This ensemble of six armchairs is a rare example of the sets of armchairs made by Claude I Sené, maître in 1743. Son of the menuisier, Jean Sené, Claude I married the sister of Jean-Etienne Saint-Georges, a colleague, and continued his activity until 1780. His two sons were also menuisiers, the younger Claude II Sené and the older Jean-Baptiste-Claude Sené, both of whom were awarded the title of Master in 1769. They produced chairs exclusively in the neoclassical style of the reign of Louis XVI; the youngest even became one of the most sought-after suppliers to the Garde-Meuble de la Couronne and Queen Marie-Antoinette.
The work of Claude I Sené consists mainly of Louis XV style seats, even if he undoubtedly made a number of Louis XVI style chairs whose authorship has not always been attributed to him because of numerous confusions (already in his lifetime) with the stamp of his son Claude II. This set of armchairs is a perfect example, with a sober and restrained, symmetrical treatment of the rocaille, the ornaments of flowers and shells only on well-located points of the frame: at the end of the sections and at the centre of the crosspieces, giving a sober elegance to the whole.
Few of Claude I Sené's sets are preserved today in their integrity. Among the closest examples of these seats are a giltwood bergère sold at Sotheby's, Paris, 16 April 2013, lot 110, and an armchair reproduced in F. de Salverte, Les Ébénistes du XVIIIe siècle, leurs œuvres et leurs marques, Paris, 1975, pl. LXVII, which the author says came from the Château de Rosny when it belonged to the duchess de Berry and then from the collection of comte Fernand de La Rochefoucauld.
Though these chairs have been well known and reproduced in print since 1845 it has not been possible to formally trace their history in 18th century archives.
A lithograph published in 1845 (P. Sébire, La Vendée) illustrates these chairs in the Salon bleu of the château de Goulaine, at that time the residence of a Nantes financier. This financier, linked to the de Goulaine family, had bought the chateau from an extremely wealthy Nantes shipowner named Dominique Urbain Deurbrouck who had himself bought the chateau from the Goulaine heirs in 1791.
An inventory of the chateau taken in 1784 evokes a largely unfurnished house as the marquis de Goulaine lived in Paris in his hôtel on the rue de Sèvres. Only a few Gobelins tapestries are described but in the same salon un canapé et cinq fauteuils foncés de crin couverts de tapisserie sont mentionnés.
The wife of the Marquis, née Lefevre d’Ormesson was a native of the north of France. Her paternal grandfather had been intendant of Soissons while her maternal grandfather (d. 1738), was for many years the Intendant de Beauvais. In 1760 a member of the Ormesson family commissioned one canapé and six fauteuils from the Beauvais manufactory.
The appeal of these seats also lies in their singular cover in suede and leather with applied acanthus leaf motifs, by Givenchy, which gives this set a unique character and suggests a reference to the famous set of chairs delivered for the Trésorier de France Pierre Crozat during the Régence period and now in the Louvre in Paris (inv. OA 12179).
Cet ensemble de six fauteuils est un rare témoin de suites de sièges réalisées par Claude I Sené, maître en 1743. Fils du menuisiers Jean Sené, Claude I épouse la sœur de Jean-Etienne Saint-Georges, un confrère, et poursuit son activité jusqu’en 1780. Ses deux fils sont également menuisiers en sièges, le cadet Claude II Sené et l’aîné Jean-Baptiste-Claude Sené, tous deux reçus maîtres en 1769. Ces derniers produisirent des sièges exclusivement dans le style néoclassique du règne de Louis XVI ; le second fut même l’un des fournisseurs les plus demandés du Garde-Meuble de la Couronne et de la reine Marie-Antoinette.
L’œuvre de Claude I Sené comporte essentiellement des sièges de style Louis XV, même s’il exécuta sans doute quantité de sièges de style Louis XVI dont la paternité ne lui ait pas toujours été rendue à cause de nombreuses confusions (dès l’époque sans doute) avec l’estampille de son fils Claude II. Cette série de siège en est un parfait exemple, avec un traitement sobre et assagi, symétrisé, du rocaille, les ornements de fleurs au naturel et de coquilles ne portant que sur des points bien localisés du bâti : aux amortissements des sections et au centre des traverses, donnant une sobre élégance à l’ensemble.
Peu d’ensembles de Claude I Sené sont conservés aujourd’hui dans leur intégrité. Parmi les exemples les plus approchants de ces sièges figurent une bergère en bois doré vendue chez Sotheby’s, Paris, 16 avril 2013, lot 110, et un fauteuil reproduit dans F. de Salverte, Les Ébénistes du XVIIIe siècle, leurs œuvres et leurs marques, Paris, 1975, pl. LXVII, que l’auteur dit provenir du château de Rosny sous la duchesse de Berry puis de la collection du comte Fernand de La Rochefoucauld.
Bien que déjà célèbre et reproduit dès 1845, l’histoire de ces sièges n’a pu être formellement retracée par des documents d’archives au XVIIIe siècle.
La lithographie publiée en 1845 (P. Sébire, La Vendée) illustre ces sièges dans le Salon bleu du château de Goulaine alors propriété d’un financier nantais. Ce financier, lié à la famille de Goulaine, avait acheté le château à Dominique Urbain Deurbrouck richissime armateur nantais, qui lui-même le possédait des héritiers Goulaine depuis 1791.
L’inventaire du château dressé en 1784 nous fait connaître une demeure en grande partie démeublée. Le marquis de Goulaine vivait alors à Paris en son hôtel rue de Sèvres. Seules quelques tapisseries des Gobelins sont décrites, mais dans le même salon un canapé et cinq fauteuils foncés de crin couverts de tapisserie sont mentionnés.
L’épouse de Marquis, née Lefevre d’Ormesson, était originaire du nord de la France. Ainsi, son grand-père paternel avait été intendant de Soissons tandis que son aïeul maternel, décédé en 1738, occupa fort longtemps le poste d’Intendant de Beauvais. Un membre de la famille d’Ormesson commanda en 1760 à la manufacture de Beauvais un canapé et six fauteuils.
L’intérêt du meuble repose également sur une couverture singulière en daim et cuir à motifs appliqués de feuilles d’acanthe, vraisemblablement de la maison Givenchy, qui donne à cet ensemble un caractère unique et laisse deviner une référence au fameux ensemble de sièges livrés pour le Trésorier de France Pierre Crozat pendant la Régence et aujourd’hui conservé au musée du Louvre à Paris (inv. OA 12179).
The work of Claude I Sené consists mainly of Louis XV style seats, even if he undoubtedly made a number of Louis XVI style chairs whose authorship has not always been attributed to him because of numerous confusions (already in his lifetime) with the stamp of his son Claude II. This set of armchairs is a perfect example, with a sober and restrained, symmetrical treatment of the rocaille, the ornaments of flowers and shells only on well-located points of the frame: at the end of the sections and at the centre of the crosspieces, giving a sober elegance to the whole.
Few of Claude I Sené's sets are preserved today in their integrity. Among the closest examples of these seats are a giltwood bergère sold at Sotheby's, Paris, 16 April 2013, lot 110, and an armchair reproduced in F. de Salverte, Les Ébénistes du XVIIIe siècle, leurs œuvres et leurs marques, Paris, 1975, pl. LXVII, which the author says came from the Château de Rosny when it belonged to the duchess de Berry and then from the collection of comte Fernand de La Rochefoucauld.
Though these chairs have been well known and reproduced in print since 1845 it has not been possible to formally trace their history in 18th century archives.
A lithograph published in 1845 (P. Sébire, La Vendée) illustrates these chairs in the Salon bleu of the château de Goulaine, at that time the residence of a Nantes financier. This financier, linked to the de Goulaine family, had bought the chateau from an extremely wealthy Nantes shipowner named Dominique Urbain Deurbrouck who had himself bought the chateau from the Goulaine heirs in 1791.
An inventory of the chateau taken in 1784 evokes a largely unfurnished house as the marquis de Goulaine lived in Paris in his hôtel on the rue de Sèvres. Only a few Gobelins tapestries are described but in the same salon un canapé et cinq fauteuils foncés de crin couverts de tapisserie sont mentionnés.
The wife of the Marquis, née Lefevre d’Ormesson was a native of the north of France. Her paternal grandfather had been intendant of Soissons while her maternal grandfather (d. 1738), was for many years the Intendant de Beauvais. In 1760 a member of the Ormesson family commissioned one canapé and six fauteuils from the Beauvais manufactory.
The appeal of these seats also lies in their singular cover in suede and leather with applied acanthus leaf motifs, by Givenchy, which gives this set a unique character and suggests a reference to the famous set of chairs delivered for the Trésorier de France Pierre Crozat during the Régence period and now in the Louvre in Paris (inv. OA 12179).
Cet ensemble de six fauteuils est un rare témoin de suites de sièges réalisées par Claude I Sené, maître en 1743. Fils du menuisiers Jean Sené, Claude I épouse la sœur de Jean-Etienne Saint-Georges, un confrère, et poursuit son activité jusqu’en 1780. Ses deux fils sont également menuisiers en sièges, le cadet Claude II Sené et l’aîné Jean-Baptiste-Claude Sené, tous deux reçus maîtres en 1769. Ces derniers produisirent des sièges exclusivement dans le style néoclassique du règne de Louis XVI ; le second fut même l’un des fournisseurs les plus demandés du Garde-Meuble de la Couronne et de la reine Marie-Antoinette.
L’œuvre de Claude I Sené comporte essentiellement des sièges de style Louis XV, même s’il exécuta sans doute quantité de sièges de style Louis XVI dont la paternité ne lui ait pas toujours été rendue à cause de nombreuses confusions (dès l’époque sans doute) avec l’estampille de son fils Claude II. Cette série de siège en est un parfait exemple, avec un traitement sobre et assagi, symétrisé, du rocaille, les ornements de fleurs au naturel et de coquilles ne portant que sur des points bien localisés du bâti : aux amortissements des sections et au centre des traverses, donnant une sobre élégance à l’ensemble.
Peu d’ensembles de Claude I Sené sont conservés aujourd’hui dans leur intégrité. Parmi les exemples les plus approchants de ces sièges figurent une bergère en bois doré vendue chez Sotheby’s, Paris, 16 avril 2013, lot 110, et un fauteuil reproduit dans F. de Salverte, Les Ébénistes du XVIIIe siècle, leurs œuvres et leurs marques, Paris, 1975, pl. LXVII, que l’auteur dit provenir du château de Rosny sous la duchesse de Berry puis de la collection du comte Fernand de La Rochefoucauld.
Bien que déjà célèbre et reproduit dès 1845, l’histoire de ces sièges n’a pu être formellement retracée par des documents d’archives au XVIIIe siècle.
La lithographie publiée en 1845 (P. Sébire, La Vendée) illustre ces sièges dans le Salon bleu du château de Goulaine alors propriété d’un financier nantais. Ce financier, lié à la famille de Goulaine, avait acheté le château à Dominique Urbain Deurbrouck richissime armateur nantais, qui lui-même le possédait des héritiers Goulaine depuis 1791.
L’inventaire du château dressé en 1784 nous fait connaître une demeure en grande partie démeublée. Le marquis de Goulaine vivait alors à Paris en son hôtel rue de Sèvres. Seules quelques tapisseries des Gobelins sont décrites, mais dans le même salon un canapé et cinq fauteuils foncés de crin couverts de tapisserie sont mentionnés.
L’épouse de Marquis, née Lefevre d’Ormesson, était originaire du nord de la France. Ainsi, son grand-père paternel avait été intendant de Soissons tandis que son aïeul maternel, décédé en 1738, occupa fort longtemps le poste d’Intendant de Beauvais. Un membre de la famille d’Ormesson commanda en 1760 à la manufacture de Beauvais un canapé et six fauteuils.
L’intérêt du meuble repose également sur une couverture singulière en daim et cuir à motifs appliqués de feuilles d’acanthe, vraisemblablement de la maison Givenchy, qui donne à cet ensemble un caractère unique et laisse deviner une référence au fameux ensemble de sièges livrés pour le Trésorier de France Pierre Crozat pendant la Régence et aujourd’hui conservé au musée du Louvre à Paris (inv. OA 12179).