拍品专文
Visibly guided by an aesthetic intent, the combination of sculpture and the use of stone, formerly porphyry, responds to the patron's high requirements. This spectacular pedestal table was most certainly part of Cardinal Fesch's immense and fabulous collection, of which we now know a very limited but famous corpus.
Joseph Fesch (Ajaccio 1763 - Rome 1839) was the son of a Swiss regiment captain in the service of the Republic of Genoa and the half-brother of Letizia Ramolino, mother of Napoleon Bonaparte. As the future Emperor’s uncle, he enjoyed a place of choice in the Napoleonic sphere, although not without some turbulence. In 1787, with the Pope's blessing, he received the archdeaconry of Ajaccio, but the family's support for the ideas of the new Constitution in 1790-1791 forced them to flee Corsica for France. The rise of his nephew, now Consul, opened a career that was both prestigious and lucrative. On 25 July 1802, he was appointed archbishop of Lyon, primate of the Gauls, by consular decree, then in January 1803, he became cardinal. His rise did not stop there, as Napoleon Bonaparte granted him a more political mission: in April 1803 he was appointed ambassador to Rome, receiving an annual emolument of 150,000 francs plus an allowance of 100,000 francs for installation expenses. The proclamation of the Empire and the advent of Napoleon I saw Cardinal Fesch take up the post of Grand Chaplain of the Empire, he was decorated with the Légion d’Honneur and the Order of the Golden Fleece, receiving endowments of almost 400,000 francs. As French ambassador in Rome, he organised the preparations for the arrival of Pope Pius VII for Napoleon's coronation on 2 December 1804, as well as Napoleon's coronation as King of Italy (26 May 1805). His diplomatic missteps nevertheless forced him to return to Paris: he was replaced as ambassador to Rome in 1806.
Cardinal Fesch's prominent position explains the luxury of his residences, their furnishings, and his art collection. His collection of paintings, for example, was celebrated throughout Europe. In Rome, Fesch acquired the Del Buffalo-Ferraioli palace, which he had entirely redecorated in the antique style, using the most precious materials such as marble and porphyry. The decoration and furnishing works were carried out under the direction of the architects Lorenzo and Dioniso Santi : they probably provided the designs for this pedestal table and other pieces of furniture. For his Roman palace (and perhaps also to some extent for his Parisian residence), Cardinal Fesch had about 104 rare marble tables and 16 imperial porphyry-topped pedestal tables, 13 of which with gilt wood bases, made and assembled. This collection is known thanks to the sale that Fesch made in June 1816, during which he bought back part of his collection, in particular the porphyry pedestal tables and some marble tables. Back in Paris, Fesch sold the furnishings of his residence in March 1824, a sale in which the 1816 purchases were included: at this sale, eight of the ten porphyry pedestal tables were acquired by the Duc d'Orléans, the future Louis-Philippe I, King of the French, and sent to the Château d'Eu.
Among the pedestal tables certainly from the Fesch collection is a large porphyry top (D. 128 cm.) supported by a base with three winged lions (Paris, Musée du Louvre, inv. OA 4093, acquired in the 19th century) and another with fluted pilasters, scrolls and the head of Hermes (former Gismondi collection, D. 116,5 cm.). An identical model was sold at Christie's in New York on 18 March 2005.
The 1816 description of the innumerable marble tables of the Fesch collection allows us today to compare our pedestal table with a very similar model mentioned under n. 406: An oriental pink granite table on winged caryatids bearing an arabesque frieze, with a black Flanders marble base below. The frame is of gilt wood and of a carving as neat as well repaired. Height 4 feet 2 inches. During the second sale in 1824 we find that the tables with winged figures are no longer described, having probably all been sold in 1816.
We also know of another pedestal table with the same base as ours but retaining its original porphyry top, from Christie's sale, London, 11 December 2003, which could also have been part of the Cardinal's collection.
Although the base is different and the porphyry top has now disappeared, it is very likely that our pedestal table was created to complement the cardinal's extensive collection. Interestingly, when we look at the inventory of these pedestal tables, we see that all the porphyry tops have the same diameter. It is quite possible that Cardinal Fesch acquired a Roman column shaft, probably in the form of a baluster, which he then had sliced, each slice forming a tray and making each pedestal table a perfectly unique work. The combination of the stone and the base with winged genii of antique influence is, in any case, a major witness to the art of neoclassical sculpture in Rome in the early years of the 19th century, making our pedestal table a perfect representation of the antique taste, which was diffused in Italy, but also in France and throughout Europe, under the Empire.
Obéissant à un évident soucis esthétique, le mélange de la sculpture et l’utilisation de la pierre, autrefois du porphyre, répond à de hautes exigences de la part du commanditaire. Ce spectaculaire guéridon faisait en effet très certainement partie de l’immense et fabuleuse collection du cardinal Fesch, dont nous connaissons aujourd’hui un corpus très restreint mais fameux.
Joseph Fesch (Ajaccio 1763 - Rome 1839), est le fils d’un capitaine de régiment suisse au service de la République de Gênes et le demi-frère de Letizia Ramolino, mère de Napoléon Bonaparte. Il est donc l’oncle du futur Empereur, et à ce titre, jouira d’une place de choix dans la sphère napoléonienne, non sans quelques remous néanmoins. En 1787, il reçoit avec la bénédiction du Pape, l’archidiaconat d’Ajaccio, mais la prise de parti de la famille pour les idées de la nouvelle Constitution en 1790-1791 les pousse à fuir la Corse pour la France. L’essor de son neveu, désormais Consul, lui ouvre une carrière à la fois prestigieuse et rémunératrice. Le 25 juillet 1802, un arrêté consulaire le nomme archevêque de Lyon, primat des Gaules, puis dès janvier 1803, il est promu cardinal. Son ascension ne s’arrête pas là puisque Napoléon Bonaparte lui octroie une mission plus politique : en avril 1803 il est nommé ambassadeur à Rome, recevant des émoluments annuels de 150 000 francs complétés d’une indemnité de 100 000 francs pour frais d’installation. La proclamation de l’Empire et l’avènement de Napoléon Ier voit le cardinal Fesch occuper la fonction de Grand Aumônier de l’Empire, être décoré de la Légion d’honneur et de l’Ordre de la Toison d’or, lui faisant bénéficier de dotations de près de 400 000 francs. En tant qu’ambassadeur de France à Rome, il organise les préparatifs de la venue du pape Pie VII pour le sacre de Napoléon, le 2 décembre 1804, ainsi que le couronnement de Napoléon comme roi d’Italie (26 mai 1805). Ses faux pas diplomatiques lui assureront pourtant son retour à Paris : il est remplacé au poste d’ambassadeur à Rome en 1806.
La position éminente du cardinal Fesch explique le luxe de ses résidences, de leurs aménagements, et de ses collections d’art. Sa collection de peintures par exemple, est célébrée dans l’Europe entière. À Rome, Fesch acquiert le palais Del Buffalo-Ferraioli, qu’il fait entièrement redécorer à la mode antique, usant des matériaux les plus précieux tels que marbres et porphyres. C’est sous la conduite des architectes Lorenzo et Dioniso Santi que les travaux de décoration et d’aménagement sont exécutés : il est probable que les dessins de ce guéridon et des autres pièces de mobilier aient été donnés par les frères Santi. Pour son palais romain (et peut-être aussi dans une certaine mesure pour sa résidence parisienne), le cardinal Fesch avait fait exécuter et réunir près de 104 tables de marbres rares, 16 guéridons à dessus de porphyre impérial dont 13 étaient dotés d’un piètement en bois doré. Cette collection est connue grâce à la vente qu’en fit Fesch en juin 1816, vente au cours de laquelle il racheta lui-même une partie de ses collections, en particulier les guéridons en porphyre et quelques tables de marbre. Revenu à Paris, Fesch disperse l’ameublement de son hôtel en mars 1824, vente où l’on retrouve les rachats de 1816 : à cette vente, huit des dix guéridons de porphyre furent par exemple acquis par le duc d’Orléans, futur Louis-Philippe Ier, roi des Français, et envoyés en château d’Eu.
Parmi les guéridons provenant avec certitude de la collection Fesch figurent un large plateau de porphyre (D. 128 cm.) supporté par un piètement constitué de trois lions ailés (Paris, musée du Louvre, inv. OA 4093 acquis au XIXe siècle) ainsi qu’un autre dont les supports sont à pilastres cannelés, enroulements et tête d’Hermès (ancienne collection Gismondi, D. 116,5 cm.). Un modèle identique fut vendu chez Christie’s à New York le 18 mars 2005.
La description rapide de 1816 des innombrables tables de marbre de la collection Fesch nous permet aujourd’hui de rapprocher notre guéridon d’un modèle très semblable ainsi mentionné sous le n. 406 : Une table de granit rose oriental posée sur des cariatides ailées portant une frise en arabesque, avec une base en dessous en marbre noir de Flandres. La monture est en bois doré et d’une sculpture aussi soignée que bien réparée. Hauteur 4 pieds 2 pouces. Lors de la seconde vente de 1824 nous constatons que les guéridons à figures ailées n'y figurent plus, ayant probablement tous étaient vendus en 1816. Nous connaissons également un autre guéridon dont le piétement est identique au notre mais qui a conservé son plateau de porphyre d’origine, provenant de la vente Christie’s, Londres, 11 décembre 2003 et qui aurait pu également faire partie de la collection du Cardinal.
Bien que la base soit différente et que le plateau de porphyre ait aujourd’hui disparu, il est très probable que notre guéridon fut créé pour compléter l’immense collection du cardinal. Fait très intéressant, l’inventaire de ces guéridons nous permet de constater que chaque plateau de porphyre avait un diamètre unique. Il est tout à fait possible que le Cardinal Fesch fit l’acquisition d’un fût de colonne romaine, probablement en balustre, qu’il fera par la suite débiter en tranches, chaque tranches formant un plateau et faisant de chaque guéridon une œuvre parfaitement unique. L’association de la pierre ainsi que ce piètement aux génies ailés d’influence antique est quoi qu’il en soit un témoin majeur de l’art de la sculpture néoclassique à Rome dans les premières années du XIXe siècle, faisant de notre guéridon un parfait représentant du goût antique, diffusé en Italie, mais aussi en France et dans toute l’Europe, sous l’Empire.
Joseph Fesch (Ajaccio 1763 - Rome 1839) was the son of a Swiss regiment captain in the service of the Republic of Genoa and the half-brother of Letizia Ramolino, mother of Napoleon Bonaparte. As the future Emperor’s uncle, he enjoyed a place of choice in the Napoleonic sphere, although not without some turbulence. In 1787, with the Pope's blessing, he received the archdeaconry of Ajaccio, but the family's support for the ideas of the new Constitution in 1790-1791 forced them to flee Corsica for France. The rise of his nephew, now Consul, opened a career that was both prestigious and lucrative. On 25 July 1802, he was appointed archbishop of Lyon, primate of the Gauls, by consular decree, then in January 1803, he became cardinal. His rise did not stop there, as Napoleon Bonaparte granted him a more political mission: in April 1803 he was appointed ambassador to Rome, receiving an annual emolument of 150,000 francs plus an allowance of 100,000 francs for installation expenses. The proclamation of the Empire and the advent of Napoleon I saw Cardinal Fesch take up the post of Grand Chaplain of the Empire, he was decorated with the Légion d’Honneur and the Order of the Golden Fleece, receiving endowments of almost 400,000 francs. As French ambassador in Rome, he organised the preparations for the arrival of Pope Pius VII for Napoleon's coronation on 2 December 1804, as well as Napoleon's coronation as King of Italy (26 May 1805). His diplomatic missteps nevertheless forced him to return to Paris: he was replaced as ambassador to Rome in 1806.
Cardinal Fesch's prominent position explains the luxury of his residences, their furnishings, and his art collection. His collection of paintings, for example, was celebrated throughout Europe. In Rome, Fesch acquired the Del Buffalo-Ferraioli palace, which he had entirely redecorated in the antique style, using the most precious materials such as marble and porphyry. The decoration and furnishing works were carried out under the direction of the architects Lorenzo and Dioniso Santi : they probably provided the designs for this pedestal table and other pieces of furniture. For his Roman palace (and perhaps also to some extent for his Parisian residence), Cardinal Fesch had about 104 rare marble tables and 16 imperial porphyry-topped pedestal tables, 13 of which with gilt wood bases, made and assembled. This collection is known thanks to the sale that Fesch made in June 1816, during which he bought back part of his collection, in particular the porphyry pedestal tables and some marble tables. Back in Paris, Fesch sold the furnishings of his residence in March 1824, a sale in which the 1816 purchases were included: at this sale, eight of the ten porphyry pedestal tables were acquired by the Duc d'Orléans, the future Louis-Philippe I, King of the French, and sent to the Château d'Eu.
Among the pedestal tables certainly from the Fesch collection is a large porphyry top (D. 128 cm.) supported by a base with three winged lions (Paris, Musée du Louvre, inv. OA 4093, acquired in the 19th century) and another with fluted pilasters, scrolls and the head of Hermes (former Gismondi collection, D. 116,5 cm.). An identical model was sold at Christie's in New York on 18 March 2005.
The 1816 description of the innumerable marble tables of the Fesch collection allows us today to compare our pedestal table with a very similar model mentioned under n. 406: An oriental pink granite table on winged caryatids bearing an arabesque frieze, with a black Flanders marble base below. The frame is of gilt wood and of a carving as neat as well repaired. Height 4 feet 2 inches. During the second sale in 1824 we find that the tables with winged figures are no longer described, having probably all been sold in 1816.
We also know of another pedestal table with the same base as ours but retaining its original porphyry top, from Christie's sale, London, 11 December 2003, which could also have been part of the Cardinal's collection.
Although the base is different and the porphyry top has now disappeared, it is very likely that our pedestal table was created to complement the cardinal's extensive collection. Interestingly, when we look at the inventory of these pedestal tables, we see that all the porphyry tops have the same diameter. It is quite possible that Cardinal Fesch acquired a Roman column shaft, probably in the form of a baluster, which he then had sliced, each slice forming a tray and making each pedestal table a perfectly unique work. The combination of the stone and the base with winged genii of antique influence is, in any case, a major witness to the art of neoclassical sculpture in Rome in the early years of the 19th century, making our pedestal table a perfect representation of the antique taste, which was diffused in Italy, but also in France and throughout Europe, under the Empire.
Obéissant à un évident soucis esthétique, le mélange de la sculpture et l’utilisation de la pierre, autrefois du porphyre, répond à de hautes exigences de la part du commanditaire. Ce spectaculaire guéridon faisait en effet très certainement partie de l’immense et fabuleuse collection du cardinal Fesch, dont nous connaissons aujourd’hui un corpus très restreint mais fameux.
Joseph Fesch (Ajaccio 1763 - Rome 1839), est le fils d’un capitaine de régiment suisse au service de la République de Gênes et le demi-frère de Letizia Ramolino, mère de Napoléon Bonaparte. Il est donc l’oncle du futur Empereur, et à ce titre, jouira d’une place de choix dans la sphère napoléonienne, non sans quelques remous néanmoins. En 1787, il reçoit avec la bénédiction du Pape, l’archidiaconat d’Ajaccio, mais la prise de parti de la famille pour les idées de la nouvelle Constitution en 1790-1791 les pousse à fuir la Corse pour la France. L’essor de son neveu, désormais Consul, lui ouvre une carrière à la fois prestigieuse et rémunératrice. Le 25 juillet 1802, un arrêté consulaire le nomme archevêque de Lyon, primat des Gaules, puis dès janvier 1803, il est promu cardinal. Son ascension ne s’arrête pas là puisque Napoléon Bonaparte lui octroie une mission plus politique : en avril 1803 il est nommé ambassadeur à Rome, recevant des émoluments annuels de 150 000 francs complétés d’une indemnité de 100 000 francs pour frais d’installation. La proclamation de l’Empire et l’avènement de Napoléon Ier voit le cardinal Fesch occuper la fonction de Grand Aumônier de l’Empire, être décoré de la Légion d’honneur et de l’Ordre de la Toison d’or, lui faisant bénéficier de dotations de près de 400 000 francs. En tant qu’ambassadeur de France à Rome, il organise les préparatifs de la venue du pape Pie VII pour le sacre de Napoléon, le 2 décembre 1804, ainsi que le couronnement de Napoléon comme roi d’Italie (26 mai 1805). Ses faux pas diplomatiques lui assureront pourtant son retour à Paris : il est remplacé au poste d’ambassadeur à Rome en 1806.
La position éminente du cardinal Fesch explique le luxe de ses résidences, de leurs aménagements, et de ses collections d’art. Sa collection de peintures par exemple, est célébrée dans l’Europe entière. À Rome, Fesch acquiert le palais Del Buffalo-Ferraioli, qu’il fait entièrement redécorer à la mode antique, usant des matériaux les plus précieux tels que marbres et porphyres. C’est sous la conduite des architectes Lorenzo et Dioniso Santi que les travaux de décoration et d’aménagement sont exécutés : il est probable que les dessins de ce guéridon et des autres pièces de mobilier aient été donnés par les frères Santi. Pour son palais romain (et peut-être aussi dans une certaine mesure pour sa résidence parisienne), le cardinal Fesch avait fait exécuter et réunir près de 104 tables de marbres rares, 16 guéridons à dessus de porphyre impérial dont 13 étaient dotés d’un piètement en bois doré. Cette collection est connue grâce à la vente qu’en fit Fesch en juin 1816, vente au cours de laquelle il racheta lui-même une partie de ses collections, en particulier les guéridons en porphyre et quelques tables de marbre. Revenu à Paris, Fesch disperse l’ameublement de son hôtel en mars 1824, vente où l’on retrouve les rachats de 1816 : à cette vente, huit des dix guéridons de porphyre furent par exemple acquis par le duc d’Orléans, futur Louis-Philippe Ier, roi des Français, et envoyés en château d’Eu.
Parmi les guéridons provenant avec certitude de la collection Fesch figurent un large plateau de porphyre (D. 128 cm.) supporté par un piètement constitué de trois lions ailés (Paris, musée du Louvre, inv. OA 4093 acquis au XIXe siècle) ainsi qu’un autre dont les supports sont à pilastres cannelés, enroulements et tête d’Hermès (ancienne collection Gismondi, D. 116,5 cm.). Un modèle identique fut vendu chez Christie’s à New York le 18 mars 2005.
La description rapide de 1816 des innombrables tables de marbre de la collection Fesch nous permet aujourd’hui de rapprocher notre guéridon d’un modèle très semblable ainsi mentionné sous le n. 406 : Une table de granit rose oriental posée sur des cariatides ailées portant une frise en arabesque, avec une base en dessous en marbre noir de Flandres. La monture est en bois doré et d’une sculpture aussi soignée que bien réparée. Hauteur 4 pieds 2 pouces. Lors de la seconde vente de 1824 nous constatons que les guéridons à figures ailées n'y figurent plus, ayant probablement tous étaient vendus en 1816. Nous connaissons également un autre guéridon dont le piétement est identique au notre mais qui a conservé son plateau de porphyre d’origine, provenant de la vente Christie’s, Londres, 11 décembre 2003 et qui aurait pu également faire partie de la collection du Cardinal.
Bien que la base soit différente et que le plateau de porphyre ait aujourd’hui disparu, il est très probable que notre guéridon fut créé pour compléter l’immense collection du cardinal. Fait très intéressant, l’inventaire de ces guéridons nous permet de constater que chaque plateau de porphyre avait un diamètre unique. Il est tout à fait possible que le Cardinal Fesch fit l’acquisition d’un fût de colonne romaine, probablement en balustre, qu’il fera par la suite débiter en tranches, chaque tranches formant un plateau et faisant de chaque guéridon une œuvre parfaitement unique. L’association de la pierre ainsi que ce piètement aux génies ailés d’influence antique est quoi qu’il en soit un témoin majeur de l’art de la sculpture néoclassique à Rome dans les premières années du XIXe siècle, faisant de notre guéridon un parfait représentant du goût antique, diffusé en Italie, mais aussi en France et dans toute l’Europe, sous l’Empire.