JEAN-AUGUSTE-DOMINIQUE INGRES (MONTAUBAN 1780-1867 PARIS)
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JEAN-AUGUSTE-DOMINIQUE INGRES (MONTAUBAN 1780-1867 PARIS)

Jean Alaux

細節
JEAN-AUGUSTE-DOMINIQUE INGRES (MONTAUBAN 1780-1867 PARIS)
Jean Alaux
avec inscriptions 'Portrait de Jean Alaux dit le Romain, par Ingres. le portrait a été donné à ma mère par Ingres G. Bodinier Exposé à Bagatelle - (mai-Juillet 1908)' (au dos du montage)
mine de plomb
129 x 165 mm. (5 1/8x 6½ in.)
來源
Donné par Ingres à Aline Alaux, épouse du peintre Victor Bodinier; par descendance à son fils Guillaume Bodinier (+1922), puis à la fille de celui-ci, Geneviève, Madame Robert Huault-Dupuy (+1930), puis au fils de celle-ci, René Huault-Dupuy.
Galerie Alain Tarica, Paris, d'où acquis par
Yves Saint Laurent et Pierre Bergé.
出版
G. Mourey, 'Exposition de portraits d'hommes et de femmes célèbres dans le Palais du domaine de Bagatelle', in Les Arts, juin 1908, p. 6.
H. Naef, 'Eighteen Portrait Drawings by Ingres', in Master Drawings, IV, no. 3, 1966, pp. 262-264, 281 no. 7, pl. 6.
H. Naef, Die Bildniszeichnungen von J.-A.D. Ingres, Berne, 1977-1980, II, pp. 279-285 et IV, pp. 422-423, no. 225, ill.
展覽
Paris, Palais du domaine de Bagatelle, Portraits d'hommes et de femmes célèbres, 1908, no. 103 (comme appartenant à Guillaume Alaux).
注意事項
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PORTRAIT OF JEAN ALAUX, BY JEAN-AUGUSTE-DOMINIQUE INGRES
PENCIL


Known as 'The Roman' for the time he spent in Rome, as well as to distinguish him from the others members of his family who were also artists, Jean Alaux built a great friendship with Ingres during their time in the eternal city beginning in 1816. When the young painter arrived at the Villa Medici immediately after winning the Academy Prize in 1815, Ingres was living with his wife in a first floor apartment at number 34 on the Via Gregoriana. The lives of Ingres and Alaux were nevertheless remarkably similar, which may explain their friendship to which the portraits they created of each other bear witness. In 1818, Alaux produced a work which is now housed in the Ingres Museum in Montauban (fig. 1; Inv. MI.50.545) and which depicts the Ingres family in their Rome apartment. The picture opens up into a view through the rooms of the house on the Via Gregoriana, with Ingres' wife, Madeleine Chapelle, in the foreground and the artist surrounded by his works and holding his favourite violin in the background. No detail is missing in this intimate portrait of the famous artist, including the crouching cat and the large hat, a much beloved accessory of Madame Ingres. In the same year, 1818, Ingres produced a portrait of Alaux (fig. 2; private collection, Naef, 1977-1980, op. cit., vol. II, no. 226). It is possible that the two artists exchanged their respective works as gifts.

Jean Alaux was born on 15th January 1785 in Bordeaux. The son of a painter, like Ingres, he was initially trained at home by his father with his brothers, who would also become painters. Following an initial stay at the French Academy in Rome between 1816 and 1821, Alaux returned to France with a heavy heart. He wrote in one of his letters, 'I am leaving tomorrow, to my great regret, as I will be leaving the true and only country of the arts: outside Rome there is no haven' (J.P. Alaux, Académie de France à Rome, II, Paris, 1933, pp. 191-192). However, he would not remain for a long time in Paris; in 1822, his tutor, Guérin, accepted the post as the Director of the Academy, succeeding Thévenin, and invited his pupil to return to the Villa Medici.

In 1827, he married Françoise-Virginie Liégeois, the widow of his childhood friend Pallière, also a pastellist. The best years of Jean Alaux's life were to follow, culminating with the birth of their daughter in 1830. She died from an illness in 1843, leaving her parents in deep despair. In the Spring of 1847, Jean Alaux was nevertheless appointed as the Director of the French Academy in Rome. He held the post until 1851, when he was appointed to the Academy of Fine Arts in Paris. His life continued peacefully and he retained all his abilities to admire and to 'stay young in his old age' (E. Guillaume, 'Un directeur de l'Académie de France Rome, M. Jean Alaux', in Revue des deux mondes, Paris, 1890, p. 183). This same youthfulness is apparent in this portrait produced by Ingres.

This work bears neither a signature nor a date, but as emphasised by Naef 'it is, so to speak, signed thoughout' (op. cit., 1966, p. 264). It should be added that the sheet has very probably been trimmed, when compared to others, in particular the other portrait dating from 1818 (fig. 2). Its provenance - remaining in the family of Aline Alaux until the 1960s - confirms its attribution.

It should also be noted that this picture was probably executed by Ingres by observing the model through a mirror, as explained by Naef (op. cit., 1977-1980, p. 285). Lapels on the suit are in fact reversed compared to the way in which they are worn by men. Moreover, when compared to the portrait produced in 1818, Jean Alaux's hairstyle is also reversed.

The Roman period forged a strong bond between the two artists. When Alaux left Rome for Paris in 1821, he stopped in Florence, where he met a childhood friend of Ingres, Jean-Franois Gilibert. In a letter to the latter, Ingres asks him: 'Out of weakness and predilection for my painting [Christ giving the keys to Saint Peter], please do me the honour of telling me what the honest Alaux told you about it, as far as you can remember. It has only ever been from others that I have learnt of his opinion of me, because he is quite cold. But it is always advantageous to me to know everything, in order to benefit from it, where necessary' (Naef, 1977-1980, op. cit, p. 281).

Despite their difference in age and reputation, the opinion of his friend Alaux remained always very important for Ingres.

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Appelé 'Le Romain' pour le temps passé à Rome, mais aussi pour le distinguer des autres membres de sa famille artistes comme lui, Jean Alaux se lia d'une profonde amitié avec Ingres pendant leur séjour commun dans la ville éternelle à partir de 1816. Si le jeune peintre arrivait tout juste à la Villa Médicis après avoir gagné le prix de l'Académie en 1815, Ingres était lui déjà installé avec sa femme dans un appartement au premier étage du numéro 34 de la Via Gregoriana. Les vies d'Ingres et d'Alaux présentent cependant d'étonnantes similitudes qui peuvent expliquer cette amitié dont les plus beaux témoignages restent les portraits qu'ils ont faits l'un de l'autre. Alaux réalisa en effet en 1818 un tableau, aujourd'hui conservé au musée Ingres à Montauban (fig. 1; Inv. MI.50.545), qui montre la famille Ingres dans leur appartement romain. Le tableau s'ouvre sur une vue à travers les salles de la maison de la Via Gregoriana, avec au premier plan sa femme, Madeleine Chapelle, et au fond l'artiste entouré de ses oeuvres, son violon favori dans les mains. Aucun détail ne manque dans ce portrait intime du déjà célèbre artiste, ni le chat ronronnant, ni le large chapeau que la femme d'Ingres, modiste, aimait arborer. La même année, en 1818, Ingres dessina un autre portrait d'Alaux (fig. 2; collection particulière, Naef, 1977-1980, op. cit., vol. II, no. 226). On peut imaginer que les deux artistes se soient échangés, comme présents, leurs oeuvres respectives.

Jean Alaux naît le 15 janvier 1785 à Bordeaux. Fils de peintre, tout comme Ingres, il se forme d'abord chez lui, au contact de son père et de ses frères, qui deviendront également peintres. Après un premier séjour romain à l'Académie de 1816 à 1821, Alaux repart en France, la mort dans l'âme. Il écrit dans l'une de ses correspondances: 'Je pars demain, à mon grand regret, car je quitte la vraie patrie des arts: hors de Rome, il n'y a point de salut' (J.-P. Alaux, Académie de France à Rome, II, Paris, 1933, pp. 191-192). Il ne restera cependant pas longtemps à Paris; dès 1822, son maître, Guérin, accepte la direction de l'Académie à la suite de Thévenin et demande à son élève de s'installer de nouveau dans la Villa Médicis.

En 1827, il épouse Françoise-Virginie Liégeois, veuve de son ami d'enfance Pallière, et également peintre pastelliste. Suivent les plus belles années de la vie de Jean Alaux; en 1830 naît sa fille unique, Jenny-Marie-Blanche. Elle sera emportée par la maladie en 1843, laissant ses parents dans un profond désarroi. Au printemps 1847, Jean Alaux est toutefois nommé directeur de l'Académie de France à Rome. Il le restera jusqu'en 1851, date à laquelle il est nommé à l'Académie des Beaux-Arts de Paris. Son existence se déroule alors paisiblement, conservant toujours cette faculté à admirer et à 'rester jeune dans sa vieillesse' (E. Guillaume, 'Un directeur de l'Académie de France à Rome, M. Jean Alaux', in Revue des deux mondes, Paris, 1890, p. 183). Cette même jeunesse que l'on retrouve de façon si vibrante dans ce portrait dessiné par Ingres.

La présente feuille ne porte ni signature ni date, mais comme le soulignait Naef 'c'est comme si le dessin était signé partout' (op. cit., 1966, p. 264). On peut ajouter que la feuille a été très probablement coupée, si on la compare aux autres habituellement utilisées par Ingres, notamment l'autre portrait daté de 1818 (fig. 2). La provenance -il demeurera dans la famille d'Aline Alaux jusqu'aux années 1960- confirme son attribution.

Il faut aussi noter que le présent dessin a probablement été réalisé par Ingres en observant le modèle à travers un miroir, comme le souligne Naef (op. cit., 1977-1980, p. 285). La boutonnière de la veste est en effet inversée par rapport à la façon dont elle est portée par les hommes: à gauche et non à droite. De plus, si on le compare au portrait exécuté en 1818, la coiffure de Jean Alaux est également inversée.

La période romaine avait établi de forts liens entre les deux artistes. Quand Alaux quitte Rome pour regagner Paris en 1821, il s'arrête à Florence, où il rencontre un ami de jeunesse d'Ingres, Jean-François Gilibert. Dans une lettre à ce dernier, Ingres lui demande:
'Un peu par faiblesse et prédilection pour mon tableau [Jésus remet à Saint Pierre les clefs du Paradis], fais-moi le plaisir de me redire ce que t'en a dit le brave Alaux, autant que tu pourras t'en rappeler. Ce n'a jamais été que par d'autres que j'ai su son opinion sur moi, parce qu'il est assez froid. Mais il m'est toujours avantageux de tout savoir, pour en profiter, s'il y a lieu'
(Naef, 1977-1980, op. cit., p. 281).

Malgré leur différence d'âge et de célébrité, l'avis de son ami Alaux avait toujours autant d'importance aux yeux d'Ingres.