拍品專文
Entre 1856 et 1858, Gustave Le Gray réalise une série de Marines qui vont faire sa réputation. C'est sur les côtes normandes, méditerranéennes et bretonnes qu'il mettra à profit ses talents de peintre et de chimiste : Il va réaliser des oeuvres d'art, réussir la transposition photographique d'un sujet traité depuis des siècles par les peintres Flamands, hollandais, français et anglais, mais dans une manière qui l'apparente à Courbet et plus tardivement aux impressionnistes (Sylvie Aubenas, Catalogue Le Gray, 1820-1884). La Vague brisée est une épreuve singulière parmi les marines de Gustave Le Gray. Elle a tout d'abord la particularité d'être la seule vue verticale sur les cinquante épreuves aujourd'hui recensées. Elle n'a pas de ciel 'rapporté', délaissant les effets de lumière au profit de la mise en scène. Enfin, elle fait transparaitre une volonté certaine du photographe de saisir le moment où la vague se brise sur le rocher, introduisant ainsi la notion d'"instantané". Ces marines qui s'inscrivent désormais comme des chefs d'oeuvre de la photographie, connurent en leur temps un véritable triomphe commerciale et populaire. Un article par le journaliste Henri d'Audigier dans le quotidien pro-impérialiste,La Patrie, datant du 25 juillet 1858, illustre parfaitement cet émerveillement à l'égard des marines de Le Gray : "Il a chez lui (Gustave Le Gray) une vue de la méditerranée...sur le bord du tableau, une lame énorme qui déferle contre un gros récif noir, est si bien lancée, si impétueuse, si bouillonnante, qu'on serait tenté de reculer pour ne pas être atteint par son élan furieux."